Talk To Me. C'est le titre de l'album de Kevin Bazinet, dont 40 000 copies ont trouvé preneur. Considérable, vu la situation actuelle du disque. Talk to me, c'est une efficace pop aux accents soul, et la voix solide et mature d'un auteur-compositeur-interprète qui a fait bien du chemin pour son jeune âge. Talk to me, Kevin Bazinet...
Gagnant de l'émission La Voix édition 2015, jeune, une belle gueule, une superbe voix, il est le frère cadet de Bobby Bazini. À prime abord, ce pourrait être ce que l'on connaît de Kevin Bazinet. Pourtant, il est bien plus que cela. Son parcours musical est impressionnant, et on l'entend dans sa voix.
C'est un professionnel, déjà à 25 ans. Il est d'ailleurs en nomination dans deux catégories au prochain Gala de l'ADISQ: album de l'année anglophone et spectacle de l'année anglophone.
«C'est une grande fierté d'être reconnu par l'industrie en plus du public. Mes fans me connaissent et me suivent. De savoir qu'en plus, l'industrie reconnaît mes efforts et mon travail, même si j'ai bénéficié du tremplin de La Voix, ça me fait très plaisir. »
Il est vrai que tout n'a pas débuté pour Kevin par son passage à La Voix. Ayant grandi dans la musique, il a commencé tout jeune dans les festivals, et dès l'âge adulte, il a fait ses classes. «Des shows dans des restaurants ou dans des bars vides, à chanter devant la serveuse seulement, j'en ai fait», raconte celui qui s'est également fait connaître par une tournée de spectacles dans les écoles. Avec sa voix et sa guitare, il a su charmer bien des jeunes. Ensuite, les vidéos qu'il a diffusées sur Youtube ont grandement contribué à le faire connaître à un plus large public.
Faire de la musique à l'ère numérique
«Je pense qu'on est dans une période de transition, entre le disque qui se vend encore et la musique qui deviendra seulement numérique éventuellement. Il faut savoir s'adapter. »
Kevin Bazinet est conscient qu'il débute sa carrière musicale dans une époque nouvelle et différente, et il se considère privilégié d'avoir pu obtenir un disque d'or pour les ventes de son premier album. Quand on lui demande le plan pour son prochain opus, il n'est pas encore fixé.
«Je ne suis pas certain de la forme que va prendre mon prochain album. Ce sera peut-être un single ou un EP, plutôt qu'un album complet. Il est peut-être là l'avenir de la musique.» Dans le jargon musical, disons que le «single» est un enregistrement court d'un ou deux morceaux et l'EP contient généralement quatre pièces, et n'est disponible souvent que de façon numérique.
Quand on aborde le sujet de son prochain album, Kevin Bazinet s'anime. Bien qu'il soit très fier et satisfait du premier, conçu en collaboration avec Marc Dupré et Tino Izzo, il a hâte de travailler sur le second.
«Pour mon premier album, tout a presqu'été trop facile! Je présentais mes compositions à Marc et Tino et c'était toujours oui. On a peaufiné, retravaillé, mais tout s'est fait facilement et rapidement. Pour mon prochain album, j'ai envie d'avoir quelques bâtons dans les roues, d'être mis au défi, de me remettre en question. Ce sera une belle façon d'évoluer».
Le chanteur est d'ailleurs en période de coécriture avec plusieurs auteurs et compositeurs, de différentes nationalités. Il ouvre ses horizons et apprend à mieux se connaître. Une chose est sûre, Kevin adore le violon, et on en entendra sur son prochain album.
Où trouve-t-il son inspiration pour composer? «Je suis un gars très émotif et sensible, et c'est dans les moments d'émotions que je me sens inspiré. Un beau film, une peine d'amour, la rupture de mes parents au début de mon adolescence, ou tout simplement un beau moment que je vis et qui touche mes valeurs.»
Kevin Bazinet rêve de faire un jour une tournée aux États-Unis, de partir en «tour bus» avec son équipe et de conquérir le public américain. Comme il a choisi de chanter en anglais, il est bien conscient que même au Québec, il partage la tarte de la popularité avec les Justin Bieber et Shawn Mendes de ce monde.
«Je veux mettre la barre haute, rêver grand et travailler fort.» Avec sa voix, sa présence sur scène et la jolie tête qu'il a sur les épaules, on ne s'inquiète pas pour lui. Et avant qu'il ne parte conquérir le monde, il sera de passage à Sherbrooke le 18 novembre prochain au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke.
