Des chercheurs d'une douzaine de
pays passent la fin de semaine à Sherbrooke dans le cadre du 3e Congrès
international Artificial Light at Night
(ALAN). Les participants ont profité d'une conférence de presse, vendredi
après-midi, pour décerner le prix Dark
Sky Defender à Pierre Goulet.
Monsieur Goulet a passé les 15 dernières
années au Parc national du Mont-Mégantic à titre de directeur et on lui doit en
partie la première Réserve internationale de ciel étoilé reconnue par l'International Dark Sky Association (IDA).
Dans son discours d'acceptation,
Pierre Goulet a souligné avoir toujours voulu travailler en mode solution. « L'idée
n'est pas de ne pas éclairer, mais de bien éclairer. Il faut réduire le bleu
dans les éclairages DEL. »
D'ailleurs, Sébastien Giguère de
l'Astrolab du Mont-Mégantic a rappelé les quatre principes fondamentaux pour
contrôler la lumière : quantité, orientation, période et couleur.
« Le DEL permet d'appliquer
ces quatre paramètres, a ajouté Pierre Goulet. Mais la première question qu'on
doit se poser c'est : qu'a-t-on besoin d'éclairer? »
Impact sur la santé
À ce propos, la chimiste Johanne
Roby, du Groupe de recherche sur la pollution lumineuse du Cégep de Sherbrooke,
a soulevé que l'omniprésence de l'éclairage artificiel entraîne des problèmes
de santé.
« Il existe une corrélation
entre l'abondance d'éclairage artificiel et l'obésité, le cancer du sein, les
maladies cardiovasculaires et les troubles du sommeil. »
C'est d'ailleurs sur ce point que
la chercheure insiste. « On a besoin de noirceur pour dormir. Trop de lumière
le soir nuit au sommeil. Et quand on dort mal, les problèmes de santé
apparaissent. »
Elle ajoute que le phénomène s'observe
également chez les animaux qui vivent en milieux urbains. « La lumière des
villes perturbe le cycle de reproduction de certains animaux »,
affirme-t-elle.
Mais qu'elle action le citoyen
sensible à la pollution lumineuse peut-il poser? Mihai R. Pecingina, le
président de l'IDA-Québec, propose d'en parler, de mettre de la pression sur
les élus.
Mais voir que 12 pays se concertent
durant toute une fin de semaine à Sherbrooke le rend fier et confiant en l'avenir.
« Mieux éclairer, c'est bon
pour l'économie, l'environnement et la santé », conclut Sébastien Giguère,
soulignant lui aussi la participation de nombreux intervenants à ce congrès
multidisciplinaire.
Sur la photo, on peut voir le
récipiendaire du prix Dark Sky Defender,
Pierre Goulet. À sa droite, le physicien Martin Aubé du Groupe de recherche sur
la pollution lumineuse du Cégep de Sherbrooke. À gauche de monsieur Goulet, on
trouve madame Johanne Roby et le directeur exécutif de l'IDA, J. Scott
Feierabend.