La cathédrale St-Michel était bondée vendredi matin pour les funérailles de Claude « Red » Charest, le père du premier ministre du Québec et député de Sherbrooke, Jean Charest.
La famille, les amis, mais surtout de nombreuses personnalités du monde politique se sont déplacés.
Les anciens premiers ministres Bryan Mulroney, Daniel et Pierre-Marc Johnson ainsi que Lucien Bouchard ont tenu à venir saluer une dernière fois Claude Charest.
« C'est un moment de réel douleur pour la famille Charest. C'est une grande perte. J'ai déjà rencontré Claude Charest et c'était une force de la nature. C'était important pour moi de venir soutenir la famille. Jean Charest est un collègue proche », a fait savoir Daniel Johnson.
« J'ai connu le père de Jean Charest surtout lorsqu'il était à Ottawa. J'étais très proche de la famille. Claude était un bon batailleur. Un homme pas très loquace, mais solide. C'était une force tranquille. Vous savez, comme celle qui dure. M. Charest avait 87 ans. C'est tout dire », a soutenu Lucien Bouchard.
Entre les nombreux ministres du cabinet Charest, ses adversaires des autres partis, le lieutenant gouverneur Pierre Duchesne, plusieurs personnalités de la région s'y trouvaient.
« M. Charest était un homme agréable. Je suis ici pour apporter mon soutien à la famille et les supporter dans cette épreuve », a expliqué l'ancien maire de Sherbrooke, Jean Perrault.
Jean Charest témoigne
La cérémonie d'une sobriété marquée a fait beaucoup place à la musique. C'est à la toute fin que le premier ministre Jean Charest s'est adressé à la foule pour parler de son père
« Mon père... c'est ce qu'on appelle un caractère. C'est une personne qui a appris jeune que la vie est une chose fragile. Alors qu'il était encore petit, il a été victime d'un accident de chasse. Il a reçu un coup de feu à l'estomac qui aurait pu lui enlever son dernier souffle. De là, il est venu tout ce qu'il a été. C'était un impatient devant la vie tel un guerrier. En grandissant, il a fréquenté à plusieurs reprises les coins de patinoire où il ne s'est pas fait d'amis. À 22 ans, il devenait le propriétaire du Manoir Orford. À cet endroit, les hockeyeurs, les artistes, les politiciens, tous, y sont passés », a livré avec aplomb, et une touche humoristique, le premier ministre.
« Il nous a transmis de belles valeurs. Il nous a montré d'avoir la vertu du travail dans tout ce que nous entreprenions. Il disait que c'était la clé du succès : travail, travail, travail. Il nous a aussi dit que des fois, on peut se retrouver sur le chemin des imprévus et des échecs, mais il a toujours affirmé que si on travaillait fort, on aurait des résultats parfois différents, mais surprenants. »
En terminant, Jean Charest a dit ceci : « Papa, nous t'aimons profondément et nous en profitons pour te rendre hommage. Nous continuerons de nous inspirer de tes valeurs. Repose en paix! »
Par la suite, la benjamine de la famille, Christiane, est ensuite venue appuyer son frère, Jean. Elle a tenu à le faire en anglais.
Elle a confirmé que son Claude avait toujours été entouré d'amis, qu'il était drôle et divertissant. Elle a ajouté qu'il a toujours démontré une force exceptionnelle dans les épreuves.
Claude « Red » Charest est décédé samedi dernier à l'âge de 87 ans au centre d'hébergement Argyll. Il laisse dans le deuil ses cinq enfants : Lise, Robert, Jean, Carole et Christiane.
Claude Charest a été joueur de hockey et hommes d'affaires bien connu dans la région de l'Estrie. Il a notamment été propriétaire du Manoir Orford pendant une quinzaine d'années.
Ci-bas, vous verrez des images en vrac de la cérémonie.