Plus de 3000 fonctionnaires provinciaux ont manifesté leur mécontentement jeudi à Sherbrooke. Plusieurs centaines d'entre eux se sont ensuite rendus devant le centre administratif du CIUSSS de l'Estrie - CHUS, bloquant la circulation sur la rue King Est. Estrieplus.com est allé à leur rencontre.
Yves est analyste-comptable dans le milieu de la santé. Il était de la manifestation pour dénoncer les coupures qui se produisent dans tous les secteurs des services publics.
« Si le gouvernement augmentait un tant soit peu les impôts des plus riches, des banques et des grandes entreprises, on arriverait à combler les déficits en santé et en éducation. Pour la classe moyenne, c'est la seule solution. Pour les gens comme moi, on n'a plus d'argent. »
Jocelyne est agente administrative dans le réseau de la santé. Elle prendra sa retraite dans trois ans.
« Je veux décider de quand je prendrai ma retraite, je ne veux pas que ce soit une décision prise par le gouvernement. On a travaillé assez fort, on est presque rendu là. Je ne veux pas allonger et surtout pas être pénalisée. »
Jennyfer est aussi agente administrative depuis trois ans dans le milieu de la santé.
« Mon salaire n'est pas suffisant pour me permettre de rembourser mes dettes et même simplement suivre le coût de la vie. Si au moins on pouvait suivre l'inflation et non se faire ajouter 1 $ aujourd'hui pour avoir à faire face à 5 $ d'inflation dans cinq ans... Le salaire minimum augmente plus vite que ça! »
Annie est travailleuse sociale et Lydia, orthophoniste.
« Depuis un temps, nous sommes moins sur le terrain et on n'arrive pas à donner les services dont les gens ont besoin. On est confrontés à plus de situations qu'avant et à composer avec des cas pas nécessairement plus faciles », affirme Annie.
« Je ne suis même pas sûre qu'on arrive à donner un minimum de services actuellement », déplore Lydia.
Les représentants syndicaux en furie
L'offre patronale déposée par le gouvernement du Québec vendredi dernier est loin de satisfaire les représentants des travailleurs syndiqués de la fonction publique.
Le président de la CSN - Estrie, Denis Beaudin, affirme que l'offre du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, est de la « bouillie pour chat. Il ment aux gens, ses chiffres sont truqués. Dans le 1 % ou le 400 millions par année dont il parle, le ministre inclut les augmentations des médecins! Nos régimes de retraite sont en bonne santé financière et le gouvernement veut en plus nous imposer des pénalités! »
La secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP - CSN), Natalie Arguin, était de passage à Sherbrooke jeudi.
« On ne mérite pas les offres méprisantes du gouvernement, a-t-elle clamé devant les centaines de manifestants rassemblés sur la rue King Est, devant le centre administratif du CIUSSS de l'Estrie - CHUS. C'est non à la précarité, c'est non à l'austérité sur le dos des travailleurs du secteur public. Nous serons solidaires jusqu'à ce qu'à un règlement négocié! »
La vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS - CSN), Nadine Lambert, était également à Sherbrooke jeudi pour soutenir les travailleurs.
« On a raison de ne pas vouloir faire rire de nous par un gouvernement qui n'en n'a que pour ses amis. On ne se laissera pas dire que ça coûte trop cher de nous payer et de nous donner des conditions décentes. Il y a d'autres journées de grève qui s'en viennent, si le gouvernement n'a pas compris, il y en aura d'autres encore! »
Fidèle à son habitude, le deuxième vice-président de la CSN et président de la CSN - Estrie, Jean Lacharité, a été particulièrement virulent envers le gouvernement de Philippe Couillard.
« Il y a bien des médecins dans le gouvernement, M. Couillard, M. Barrette. Ils sont en train de se transformer en charlatans comme politiciens! On continuera de se battre pour des conditions de travail qui vous permettront de donner des soins de qualité! », a-t-il clamé devant les manifestants.