En faisant en sorte que les feux de circulation deviennent
tous rouges au coin des rues King Ouest et Jacques-Cartier, la Ville croyait
protéger adéquatement les piétons. Toutefois, cette façon de faire aurait
plutôt créé une problématique pour les personnes non-voyantes qui tentent de
traverser cette intersection.
Lors du dernier conseil municipal, un représentant de l'association
des personnes handicapées visuelles de l'Estrie, s'est présenté devant les élus
afin de réclamer un feu sonore à l'intersection des rues King Ouest et
Jacques-Cartier. Selon Bertrand Nadeau, plusieurs plaintes à cet égard
proviennent de ses membres.
« Ce qui permet à une personne non-voyante de traverser
une intersection, c'est le bruit. Le trafic lui fait un mur de son qui lui
permet de se diriger et de traverser directement de l'autre côté. Le feu sonore
joue le rôle de corridor de son », explique M. Nadeau.
Sans trafic ni témoin sonore, les personnes non-voyantes se
retrouvent ainsi désorientées. Elles risquent ainsi de dévier du passage
piétonnier et de se heurter aux automobiles immobilisées.
« Deux de nos membres se sont ramassés en plein milieu
de l'intersection et une bonne samaritaine est allée les chercher pour les
ramener sur le trottoir », raconte M. Nadeau en précisant qu'actuellement,
sa clientèle préfère attendre qu'une personne leur vienne en aide plutôt que de
prendre le risque de traverser par eux-mêmes.
« En tant qu'élu, nous étions tous convaincus que
lorsque les feux étaient tous rouges, l'intersection était encore plus
sécuritaire. C'est bien que vous nous ayez emmené ce point », a pour sa
part déclaré le président du comité de la sécurité publique Marc Denault.
Actuellement, la Ville dispose de 13 témoins sonores de ce
type sur son territoire. Elle évalue la requête de M. Nadeau.