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Et rebelote… Ici Radio-Canada/CBC

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 13 décembre 2023

Parfois, on a l'impression que l'histoire bégaie. C'est du moins l'impression qui se dégage dans la foulée de l'annonce de coupes budgétaires de 125 millions de dollars et de la suppression de 800 emplois à Radio-Canada. La présidente de Radio-Canada/CBC, madame Catherine Tait, joue le jeu des conservateurs de Pierre Poilièvre qui se fait une gloire de répéter qu'il abolira CBC en laissant Radio-Canada sur le respirateur artificiel.

Par le passé, j'ai déjà été associé à une lutte contre le gouvernement Harper pour défendre Radio-Canada/CBC et je n'hésiterai pas un seul instant à retourner dans la rue pour appuyer notre réseau public. Il est vrai que cette fois le contexte dans lequel ces compressions sont annoncées est fort différent. Ce sont tous les médias qui sont en crise. La concurrence impitoyable des grands réseaux sociaux et les habitudes d'écoute des jeunes notamment sont à la source de cette crise structurelle des médias au Canada. La Société Radio-Canada et CBC n'échappe pas à ce contexte. Tentons de réfléchir ensemble à cette question.

Le contexte défavorable...

Ce n'est pas que Radio-Canada et CBC qu'il faut défendre aujourd'hui, mais l'ensemble de l'écosystème des médias canadiens. Nous pouvons voir les effets dévastateurs des pertes publicitaires pour nos médias et la baisse de l'affluence de leurs auditoires partout au Québec et au Canada. Les nouvelles habitudes d'écoute par le streaming, la désaffection des gens pour la télévision câblée, l'idée que l'information doit être gratuite, le désir de plusieurs à devenir eux-mêmes des médias sont autant de phénomènes qui expliquent la désaffection de la population, surtout des moins de 40 ans, à l'égard des médias canadiens. Rappelons que les mises à pied massives à TVA, à CTV, dans la presse écrite et la fermeture de nombreux quotidiens au cours des dernières années témoignent de l'ampleur de la crise. Les gouvernements et la population doivent agir. Les gouvernements ne peuvent tout simplement se contenter de l'inaction, il y en va de la survie de la culture canadienne et de la culture québécoise. La démocratie est aussi à risque avec la disparition lente, mais irrémédiable de l'information au profit de la chronique et des théories du complot sur les réseaux sociaux. Nous ne pouvons rester les bras croisés à ne rien faire. Il faut agir et agir rapidement.

Nous les citoyens avons aussi un rôle à jouer en consommant les médias et l'information qui est produite. Il faut se rappeler que l'information a un prix et qu'il nous faut la payer. Nous ne pouvons pas penser que l'information gratuite est possible. Les réseaux sociaux semblent gratuits, ne le sont pas. Il faut se le rappeler, chaque fois que nous consommons quelque chose de gratuit, il faut se dire que c'est nous le produit. Les grands réseaux sociaux font leur argent en vendant nos habitudes de consommation à des annonceurs qui veulent notre argent.

Il faut préserver notre réseau public

Je l'ai dit d'emblée, il faut défendre tous nos médias et défendre l'écosystème médiatique canadien, tant le privé que le public. Néanmoins, il faut défendre avec une vigueur toute particulière notre réseau public non seulement au Québec, mais aussi au Canada. Il ne faut pas acheter la rhétorique de celles et ceux qui veulent faire un débat sur les coupes annoncées à Radio-Canada et CBC comme une lutte entre CBC et Radio-Canada. Si Radio-Canada est essentielle à la culture québécoise, CBC ne l'est pas moins pour le Canada afin d'éviter la complète américanisation du Canada. Je sais, les cotes d'écoute de CBC sont faibles face aux puissants réseaux américains, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, il faut redoubler d'effort pour offrir une programmation qui pourra infléchir ces courbes. Au Canada, les adversaires du réseau public argumentent sur la faiblesse des cotes d'écoute alors qu'au Québec, ils opinent plutôt pour parler d'une concurrence déloyale envers les réseaux privés. Le fin du fin c'est de diminuer notre réseau public canadien. Cela nous ne devons pas l'accepter. Ce réseau coûte 39 $ par citoyen ce qui est bien peu comparativement aux sommes versées en France, en Angleterre ou en Belgique. Nous devons faire pression sur notre gouvernement canadien et les gouvernements des provinces pour que l'on défende notre réseau public.

Un avenir plein de défis pour Radio-Canada/CBC

La question de l'avenir de Radio-Canada, en particulier de sa programmation et de ses services en français, est vaste et implique plusieurs facteurs. Ces facteurs peuvent inclure les tendances en matière de consommation de médias, les changements démographiques, les avancées technologiques, ainsi que les politiques gouvernementales en matière de financement et de réglementation des médias. L'évolution de la façon dont les gens consomment les médias influence directement les opérations de Radio-Canada.

Avec la montée en puissance des plateformes de streaming et des médias sociaux, Radio-Canada pourrait continuer à adapter ses contenus pour ces formats, tout en maintenant sa présence sur les canaux traditionnels comme la télévision et la radio. La diversité croissante du Canada, notamment dans les régions francophones, pourrait inciter Radio-Canada à produire du contenu plus varié pour refléter cette diversité. Cela pourrait inclure des émissions axées sur différentes cultures et différentes communautés au sein de la francophonie canadienne.

L'adoption de nouvelles technologies et l'innovation dans la diffusion de contenu sont essentielles pour que la SRC reste pertinente dans un environnement médiatique en constante évolution. Cela pourrait signifier l'investissement dans de nouvelles technologies de diffusion et la création de contenu interactif ou immersif. Les décisions gouvernementales concernant le financement et la réglementation des médias publics auront un impact majeur sur l'avenir de Radio-Canada. Un financement stable et suffisant est crucial pour que Radio-Canada puisse continuer à produire du contenu de qualité en français. Les collaborations avec d'autres entités médiatiques, tant au plan national qu'international, pourraient être une stratégie clé pour Radio-Canada. Ces partenariats permettraient d'aider à élargir la portée et la diversité du contenu disponible pour le public francophone.

En résumé, l'avenir de Radio-Canada en français dépendra de sa capacité à s'adapter aux tendances changeantes de la consommation des médias, à refléter la diversité croissante du Canada, à intégrer de nouvelles technologies, et à naviguer dans le paysage politique et financier des médias publics.

Ce qui est vrai pour Radio-Canada est aussi vrai pour CBC avec des variantes. L'avenir de CBC (Canadian Broadcasting Corporation), la version anglophone de Radio-Canada, est également influencé par plusieurs facteurs clés similaires à ceux de sa contrepartie francophone. Voici quelques éléments à considérer pour l'avenir de CBC : Le Canada est un pays très diversifié, et cette diversité doit être reflétée dans le contenu de CBC. Cela signifie non seulement représenter une variété de cultures et de perspectives au sein du Canada, mais aussi produire du contenu qui aborde des sujets pertinents pour un public diversifié. Pour rester pertinente auprès de son public diversifié à travers le Canada, CBC doit continuer à investir dans la programmation locale et régionale, en plus de son offre nationale.

Radio-Canada ou CBC même combat. Il faut nous porter à la défense de notre réseau public tant au Québec qu'au Canada, revoir sa mission, offrir une programmation adaptée à leurs auditoires respectifs. Radio-Canada et CBC, plutôt qu'être un objet de discorde devrait être un lieu d'unité du Canada dans sa diversité et ses différences. Gouvernement Harper ou gouvernement Trudeau, c'est du pareil au même pour Radio-Canada et CBC. Et Rebelotte...



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