Dans le cadre de la Journée de la femme (8 mars 2012), les escrimeuses et leurs entraîneurs vont porter fièrement une épinglette inspirée du logo de l'Avalanche (avec une épée au centre) durant tout le mois de mars.
Le jeudi 1er mars annoncera le départ du projet qui vise à souligner le changement important qui a eu lieu au sein de la fédération d'escrime du Québec quant aux rapports égalitaires entre les garçons et les filles sur le Circuit compétitif.
Information sur le projet
À l'automne 2011, lors du premier tournoi provincial junior, la catégorie des filles était supérieure en nombre à celle des garçons. « J'ai reçu un appel téléphonique d'un entraîneur qui était présent à la compétition, non pour me dire qu'une de mes athlètes venait de remporter la médaille de bronze, mais que depuis son implication au sein de la fédération d'escrime, c'était la première fois qu'il y avait plus de filles inscrites que de garçons. Il n'en croyait pas ses yeux.
Tout de suite, cela a fait un déclic dans ma tête. On venait d'atteindre une étape. C'était magnifique! » a clamé fièrement Daniel Coulombe, l'initiateur de ce programme.
Il y a six ans, en compagnie d'Éric Valériote, également enseignant au Collège Mont Notre-Dame, il implanta un programme d'escrime pour les filles afin de réduire l'écart discriminant entre les filles et les garçons dans le sport.
Les statistiques des trois dernières années témoignent de l'engouement féminin pour l'épée au niveau du Québec. L'an dernier, au Championnat du Québec, 38 athlètes participaient dans la catégorie -15 ans féminin. Encore cette année, elles sont plus d'une trentaine alors qu'avant 2009, elles étaient moins de quinze (et seulement deux il y a dix ans !).
Cette situation est similaire chez les -13 ans. Chez les -11 ans, elles n'étaient que deux ou trois et on les regroupait dans une catégorie mixte avec la dizaine de garçons. Depuis le printemps 2009, elles sont quelque huit athlètes dans leur propre catégorie. En bref, on a doublé et triplé la participation féminine à un point où l'on peut parler d'une certaine parité entre garçons et filles chez les épéistes.
Plusieurs facteurs expliqueraient ce changement. Tout d'abord, le sérieux et l'encadrement professionnel de la Fédération d'escrime du Québec lors des différentes épreuves sur le circuit des jeunes font en sorte qu'il existe une saine compétition entre les athlètes, un plaisir aussi de pratiquer ce sport peu importe si l'on est un garçon ou une fille. De même, au dire de Daniel Coulombe, qui ignorait tout de l'épée avant 2005, « sans l'ouverture d'esprit de la FEQ
ce changement n'aurait pas eu lieu. La fédération a toujours accueilli avec respect nos demandes afin de développer ce programme.
De plus, on n'a même pas besoin de cogner à la porte pour demander de l'aide : elle est toujours ouverte. C'est tellement apprécié et nécessaire pour réussir un changement de société » ajoute-t-il en ne tarissant pas d'éloges les principaux impliqués, Dominique Teisseire et Sylvie Clément.
Par ailleurs, Daniel Coulombe ajoute, lui qui a d'ailleurs reçu le prix de l'entraîneur de développement de l'année 2010 par la FEQ : « les grands changements d'une société se font surtout par l'intérieur. Dans notre cas, c'est surtout l'image que les athlètes féminins de l'Avalanche projettent sur la scène provinciale et nationale qui a joué pour beaucoup. Selon moi, ce sont des filles formidables, altruistes, respectueuses, honnêtes et qui possèdent du leadership.
Ce changement, on le doit beaucoup aux qualités humaines et athlétiques qu'elles possèdent et qu'elles véhiculent partout au Québec et au Canada ».
Peu importe les raisons, cette situation est un bel exemple où le système d'éducation peut intervenir avec efficacité et ce, dans le cadre du Programme de formation de l'école québécoise afin de promouvoir concrètement les rapports égalitaires entres les deux sexes. C'est aussi ce qui explique la raison d'être du projet du Club Avalanche qui est davantage orienté sur les qualités humaines et personnelles des jeunes femmes de demain (notamment l'autonomie, le leadership, l'ouverture d'esprit, l'audace, etc.) qu'essentiellement sur le développement athlétique. Ainsi, non seulement le projet s'inspire d'actions concrètes venant de femmes marquant l'escrime au Québec, entre autres, madame Claire Verreault (voir annexe), mais il a aussi comme visée de promouvoir la mobilisation active des jeunes filles et la prise en compte de l'équité entre les sexes dans le sport en général et à l'escrime -à titre de participantes, d'entraineures et d'ambassadrices de l'escrime.
Ainsi, en offrant l'opportunité à une trentaine de jeunes filles de participer à des compétitions de haut niveau en escrime, le programme permet d'abord de rétrécir l'écart entre homme et femme dans la pratique de ce sport et d'éliminer certains stéréotypes connus (« Le sabre c'est trop violent, c'est juste pour les gars! »); ensuite, cette pratique devrait amener ultérieurement plusieurs de ces athlètes à devenir de véritables ambassadrices de ce sport, à entraîner, à devenir arbitre ou armurière, à s'impliquer dans cette discipline- et non seulement la pratiquer.
Source: Mario Lessard, agent de développement et communication, Collège du mont Notre-Dame
