Dans la
cadre du mois de la santé rénale, qui se déroule en mars, EstriePlus s'est entretenu avec une citoyenne d'Austin dans la MRC
de Memphrémagog. Son histoire et celle de son fils mêle la combativité, l'espoir
et la résilience.
2012
Tout a commencé en 2012 pour Sylvie Charbonneau
et pour son fils Benoît. Le jeune homme, qui avait 29 ans à l'époque, manquait d'énergie depuis quelque temps. Lui qui a toujours été un grand sportif ressentait des signes de faiblesse et d'apathie. Benoît, qui était toujours de bonne
humeur, se sentait soudainement, déprimé, moins lui-même. C'est lors d'une visite chez le médecin qu'on lui a appris une mauvaise nouvelle : un de ses reins ne
fonctionnait presque plus et il devait avoir recours à une transplantation le plus
vite possible.
Madame Charbonneau a tranché: c'est elle qui allait lui donner un
des siens.
Garder sa santé pour sauver la personne qu'on
aime
Après des
mois à consulter de multiples spécialistes afin de savoir si Sylvie Charbonneau
avait la santé nécessaire lui permettant d'offrir ce cadeau d'une valeur inestimable à son
fils, la transplantation a eu lieu en décembre 2012. « Dans le but de m'assurer que j'étais en parfaite santé, je me suis entraînée, cinq jours par semaine, avec d'un entraîneur privé. Je voulais absolument garder la forme. Je faisais
très attention pour ne pas avoir d'accident et je m'assurais de bien me
nourrir », explique Sylvie Charbonneau.
Une opération et puis s'en vont!
Lorsqu'il
est question de grandes opérations, comme celle qui consiste à faire une
transplantation, la durée de convalescence peut être très longue, pour la personne greffée, bien sûr, mais aussi pour le donneur. Ce ne fut pas le cas pour Sylvie
et Benoît. « Mon fils et moi sommes retournés au travail après le congé des
fêtes, soit en janvier 2013. Il y a eu, certes, une période d'adaptation et de
récupération, mais la suite s'est bien déroulée de part et d'autres »,
souligne Sylvie Charbonneau.
2021
Même si
Benoît a pu vivre de longues années avec son nouveau rein, son corps a malheureusement rejeté la greffe, en 2021. « Benoît est
passé presque sept mois à l'hôpital. Heureusement, il a pu recevoir, le 7 janvier 2022, un autre
rein grâce à un jeune garçon qui avait perdu la vie dans un accident de
voiture », explique madame Charbonneau.
Après
plusieurs mois de convalescence, Benoît se porte maintenant très bien.
Et Sylvie... ?
« Je
vais, moi aussi, très bien. Le corps est merveilleux. Il faut savoir que lorsqu'on
perd un rein, l'autre, celui qui reste, grossit et prend, en quelque sorte, la
place de celui qui est parti », explique-t-elle. « Je dois
dire, également, que je suis beaucoup plus en forme présentement qu'avant
l'opération, mentionne Sylvie en riant.
J'ai aujourd'hui 67ans et je m'entraîne cinq fois par semaine.
Les Jeux olympiques
Les gens
le savent peut-être moins, mais il existe des Jeux olympiques pour les personnes greffées.
Benoît a participé à ceux d'Australie et du Brésil. Il a gagné cinq médailles,
notamment, en natation, en plus de battre des records. Par la
suite, les donneurs ont été intégrés à ces jeux. Sylvie y a participé à deux
occasions.
Les
données de la Fondation canadienne du rein
D'après
les informations de la Fondation canadienne du rein, « la transplantation
rénale permet habituellement aux greffés de retrouver une vie normale et même
de retourner sur le marché du travail. La greffe d'un rein provenant
d'une personne vivante offre, à long terme, un meilleur potentiel d'espérance
de vie du greffon en comparaison au don provenant d'une personne
décédée. Le taux de survie d'après cinq ans frôle 90 % et le greffon
demeure fonctionnel, en moyenne, de 15 à 20 ans. »
Un mal silencieux
Toujours
selon les informations de la Fondation canadienne du rein, « comme il n'y a souvent aucun symptôme
jusqu'à ce que l'insuffisance rénale ait atteint un stade avancé, bien des
personnes ne sont pas au courant qu'ils sont atteints par cette maladie avant
que leur fonction rénale ne se soit grandement dégradée. » La
Fondation a mis en ligne un test avec 10 questions qui peut aider les gens à
savoir s'ils doivent parler à leur médecin de leur fonction rénale.
Quelques minutes suffisent pour faire le
test !
Pour
faire le test en ligne de la Fondation canadienne du rein : KFOC_Etes-vous_a_risque
(etesvousarisque.ca).
Dons d'organes : https://www.quebec.ca/sante/don-de-sang-de-tissus-et-d-organes/don-d-organes-et-de-tissus/demarche.