Le mini-football sans contact existe depuis près de cinq ans déjà à la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) et son impact dans le développement athlétique des joueurs se fait sentir. « On développe mieux nos jeunes, c'est le constat qu'on a », remarque Mathieu Lefaivre, entraîneur-cadre du programme de football de l'école secondaire du Triolet.
Sur le terrain, tout se fait comme le football avec plaquage. La différence, c'est qu'au lieu d'amener le joueur qui a le ballon au sol, on lui retire le foulard qu'il a sur lui. L'objectif d'offrir cette nouvelle formule était de créer « pour les jeunes un sentiment d'appartenance à un sport, mais aussi à leur future école secondaire », explique l'initiateur du projet, Mathieu Lefaivre.
C'est donc dire que le plaquage commence seulement au niveau cadet. Les jeunes de 3e et 4e année du primaire peuvent aussi pratiquer le mini-football, mais ce, de manière adaptée. « À ce niveau, il n'y a pas de joueurs de ligne, tout le monde a le droit au ballon, précise M. Lefaivre. C'est comme ça qu'on fonctionne. On introduit les joueurs de ligne à partir de la cinquième année [du primaire]. »
Si au début les gens étaient sceptiques concernant cette nouvelle approche, au fil des années, le sport a gagné en popularité. «Depuis qu'on a introduit cette nouvelle méthode, nos inscriptions sont en hausse, assure l'entraîneur-cadre du programme de football du Triolet. On se fait poser beaucoup de questions ailleurs au Québec sur notre façon de faire.»
Un meilleur développement
Selon Mathieu Lefaivre, le mini-football sans contact permet aux joueurs de mieux se développer. « C'est une de mes observations du fait que le jeune, au lieu d'avoir la crainte d'encaisser un contact, il a conscience de trouver les joueurs sur le terrain, note-t-il. Il va pouvoir faire des mouvements, des réactions sans avoir la peur. Au niveau athlétique, on développe mieux nos jeunes. »
« Il y a tellement de choses à enseigner et à souligner avant le contact, ajoute-t-il. Je pense que là les gens le réalisent. La répercussion qu'on voit, c'est que nos jeunes arrivent moins fatigués au niveau juvénile. Notre équipe est donc vraiment en santé. C'est ce qu'on veut en fait. On veut amener les meilleurs à poursuivre au prochain niveau collégial ou universitaire, et ce, sans avoir un long cv de blessures. »
Le printemps dernier, tout près de 300 jeunes étaient inscrits au mini-football à la grandeur de la CSRS. Comme l'explique M. Lefaivre, ces derniers ne sont pas en retard dans leur développement. Au contraire. « Ce que je réalise, c'est qu'on n'est pas en retard sur personne, assure-t-il. C'est certain que le développement est individuel à chacun, mais je ne vois pas de retard comparativement aux autres programmes qui font du plaquage en bas âge. »
La première cohorte de mini-football sans plaquage a gradué l'année dernière. La période de recrutement recommencera bientôt.