Le Théâtre des Petites Lanternes (TPL) et Oxfam-Québec lancent Bongo té, Tika!, un projet artistique et international qui dénoncera les violences dont sont victimes des milliers de femmes en République démocratique du Congo (RDC). En tout, 800 Congolaises et Congolais offriront leurs mots aux créatrices.
Le côté créatif de Bongo té, Tika! sera assuré par la directrice artistique du TPL, Angèle Séguin et par Marie-Louise Bibish Mumbu, une auteure d'origine congolais bien connue en RDC.
Le projet aura comme base La Grande Cueillette des Mots, cette démarche artistique lancée par le TPL en 2007 pour renouveler sa méthodologie de création : des mots griffés sur les pages d'un petit carnet distribués aux citoyens naissent ainsi des œuvres théâtrales.
Six spectacles sont nés de La Grande Cueillette des Mots, qui a voyagé sur quatre continents. Le dernier est par ailleurs né des mots recueillis auprès des gens de Lac-Mégantic, quelques temps après la tragédie ferroviaire du 6 juillet 2013.
« À l'automne 2016, on mettra en place le comité de pilotage, composé de gens du milieu qui nous aiderons dans les thématiques d'écriture, explique Angèle Séguin. Les carnets seront distribués dans le milieu au printemps prochain et la production de la pièce se fera à l'automne 2017. Nous voulons présenter le premier spectacle à l'hiver 2018 à Kinshasa. »
Déjà 80 dates sont réservées outre-mer pour la présentation de cette production théâtrale issue des mots de 600 femmes et de 200 hommes, victimes ou témoins de violences en RDC.
Un des objectifs poursuivi par le projet est de donner la parole à des femmes survivantes et de créer des contextes favorables à ce qu'elles puissent s'exprimer sur leur vécu. Un autre, de faire un pas de plus vers un changement de mentalité des hommes à l'égard des femmes et de perception de la communauté vis-à-vis de la violence envers le sexe féminin en RDC.
« Nous travaillerons à Kinshasa, mais ce pourrait être des femmes de n'importe où dans le monde », souligne Mme Séguin, qui a bon espoir de pouvoir présenter la production ailleurs dans le monde.
