Le renouvellement des conventions collectives des travailleurs du secteur préhospitalier de Sherbrooke est échu depuis le 31 mars 2015. Aucune négociation n'a eu lieu depuis ce temps et les paramédics veulent se faire entendre. C'est pourquoi ils joignent le mouvement provincial de grève.
Pour une durée de 72 heures, les paramédics de la Coopérative de travailleurs d'ambulance de l'Estrie sont en grève depuis minuit. Ce matin, bon nombre d'entre eux bravaient le froid pour se faire entendre avec des pancartes. La raison : il n'y a pas eu de renouvellement des conventions collectives depuis 2015. Ce qui est important de préciser, c'est que malgré la grève, les paramédics répondront tout de même aux appels et offriront leurs services. Les impacts de la grève sont plus au niveau administratif.
« Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on n'arrête aucun service. Les services seront assurés dans leur entièreté à la population. Ce qui est par contre des moyens de pression, c'est la facturation non faite, le non-nettoyage des véhicules, et autre. Rien qui touche la population directement », a commenté Christian Beaudin, président du Syndicat des paramédics de l'Estrie- CSN.
« On approche un triste anniversaire: deux ans sans convention collective. C'est inacceptable, a fait valoir avec émotions Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie. Ça fait deux ans que le gouvernement ne vous répond plus. Il s'est retiré de la table des négociations. Assez, c'est assez! Vous avez été patients, et maintenant, c'est le temps qu'il se passe quelque chose. C'est aujourd'hui que ça commence avec une grève générale de 72 heures qui a commencé à minuit », a-t-il noté.
Atteindre le fond du baril
« On a atteint le fond du baril et on doit procéder à cette grève dans le but de ramener le ministère de la Santé à la table des négociations pour qu'on puisse clore le tout, a expliqué Christian Beaudin. Le gouvernement a abdiqué de ses responsabilités. On demande d'améliorer l'accessibilité à la retraite pour nos plus anciens, on demande un ajustement salarial et l'abolition de l'horaire de faction en plus de revoir l'entièreté de la charge de travail », a-t-il ajouté.
La Coopérative regroupe en tout 150 paramédics qui couvrent le territoire des villes de Sherbrooke, Magog, East Angus, Richmond et Valcourt. Les négociations se font en collaboration avec près de 3 600 membres CSN du secteur préhospitalier partout au Québec.
Aucune affectation spéciale pour les athlètes du GPSV
Contrairement aux années passées où des paramédics s'occupaient spécialement des athlètes au Grand Prix Ski-Doo de Valcourt, ce ne sera pas le cas pour la 35e édition. La raison : il ne s'agit pas d'un service essentiel.
« Pour Valcourt, il faut préciser qu'on est sur le coup, mais c'est une décision typiquement administrative, a précisé Christian Beaudin. On va dicter les services offerts à la population, mais il n'y aura pas de véhicule seulement dédié aux athlètes. Pour demain, on n'aura pas de véhicule sur place attitré aux athlètes. C'est par contre faux de prétendre que les services de paramédics ne seront pas assurés. On aura plus de paramédics sur place », a-t-il soutenu.
« Le gouvernement vous a délaissé, et ça, je veux qu'il l'entende. Vous êtes dans l'obligation de faire quelque chose à cause que le gouvernement vous laisse dans le néant. Vous avez des demandes très modestes. Vous méritez une reconnaissance et solidarité jusqu'au bout », s'est exprimé haut et fort Denis Beaudin.
« J'ai un message à lancer aux députés de la région. Il est temps que vous preniez vos responsabilités. Si vous nous appelez, et êtes prêts à nous donner une reconnaissance et un engagement envers les paramédics, on s'assoira pour reconsidérer la décision de respecter la totalité des services essentiels », a insisté Denis Beaudin.