Le conseil exécutif de l'Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS) a confirmé hier en assemblée générale que des dépenses liées à l'achat de cannabis pourraient être remboursées, au même titre que l'alcool. Il s'agit d'une « décision purement administrative », explique le coordonnateur Raphaël Ballard Emond.
Les membres de l'AÉCS ont adopté une résolution afin d'encadrer l'achat de cannabis, de la même façon que l'alcool, et ce, avec le budget des associations de programme et comités. « Il n'a jamais été dans l'intention des membres de l'AÉCS de faire la promotion de la consommation de cannabis, mais plutôt de répondre à une question légitime des membres quant aux modalités de remboursement d'une substance qui sera bientôt légale au même titre que l'alcool », commente Raphaël Ballard Emond.
Selon le principal intéressé, il ne faut pas s'attendre à ce que les étudiants consomment sur les campus du Cégep de Sherbrooke (établissement sans fumée), au lendemain de la légalisation du cannabis. « Évidemment, l'AÉCS respecte les lois et règlements en vigueur, assure-t-il. Comme c'est toujours le cas, les remboursements se feront dans le respect de procédures strictes, notamment l'obligation de fournir une facture. L'achat de pot acheté illégalement ou sur le marché noir ne sera pas autorisé. »
En 2017-2018, près de 8 000 $ ont été alloués aux budgets d'associations de programme sur un budget total de 300 000 $. Plusieurs autres dépenses sont aussi couvertes par ces budgets comme le bal des finissants, le soutien à des projets artistiques et académiques ou l'achat de nourriture.
« À titre d'exemple, l'an dernier, l'association de technique policière a fait un don à un organisme qui œuvre auprès des personnes atteintes de sclérose en plaques, souligne M. Ballard Emond. Il y a donc une foule de dépenses à faire avant de peut-être penser à acheter de l'alcool. À preuve, c'est moins de 500 $ du budget total qui a été utilisé en dépenses d'alcool l'an dernier. Nous croyons que les sommes remboursées pour du cannabis seront tout aussi dérisoires. »
Le comité exécutif de l'AÉCS déplore par ailleurs la grande attention portée à cette décision. « Énormément d'attention est portée à l'égard de cette décision administrative visant à s'adapter aux nouvelles lois, souligne M. Ballard Emond. Elle risque même de ne jamais être appliquée. Pendant ce temps, personne ne parle du nouveau projet de parrainage d'une personne réfugiée voté en assemblée générale, ou du fait que les étudiants en ont assez d'être exploités via des stages non rémunérés. »