L'association Bleu Massiwippi a choisi les six ruisseaux les
plus préoccupants afin d'obtenir les informations nécessaires pour freiner la
propagation des algues bleu-vert dans les plans d'eau de la région.
Cette « déclaration de guerre » est faite dans la cadre de
son projet SOS Tributaires. Pour cette étude, l'organisme se base sur deux
critères, soit le taux de phosphore total et les matières en suspension. Elle
cherchera les sources probables de la surcharge indésirable en faisant des
analyses de l'eau et des rives. D'ailleurs, elle croit être en mesure
d'identifier les problèmes et d'ébaucher des solutions aux propriétaires et aux
municipalités dès cet automne.
« Depuis plus de 20 ans qu'en collaboration avec la MRC
nous analysons en alternance 4 ou 5 des 33 ruisseaux du lac
Massawippi, les résultats restent lettre morte ; pendant ce temps-là, les
cyanobactéries reviennent nous menacer tous les étés et les herbiers prennent
de la force. Avec le Programme de soutien régional aux enjeux de l'eau (PSREE),
nous avons saisi l'occasion d'aller plus loin », explique la directrice
générale de Bleu Massawippi, Michèle Gérin.
L'organisation tient à rappeler que l'excès de phosphore
demeure le premier responsable de l'éclosion de fleurs d'eau de cyanobactéries.
Cet élément chimique, associé à l'ensoleillement et à une température élevée,
engendre des conditions gagnantes pour l'éclosion d'algues bleu-vert et nourrit
ces herbes gênantes.
D'ailleurs, les éclosions de cyanobactéries sont de plus en
plus fréquentes dans les cours d'eau de la région. Les plages publiques du lac
Massawippi ont notamment dû fermer pendant cinq journées à la mi-juillet alors
qu'elles étaient durement touchées par les algues bleu-vert.
Rappelons que ce problème n'est pas le seul dont les plans
d'eau de la région doivent faire attention. Ils luttent notamment contre la moule
zébrée qui n'a toujours pas été détectée au sein du lac Massawippi jusqu'à
maintenant.
SOS Tributaires
SOS Tributaires est l'un des 12 projets, triés sur le
volet, qui ont attiré l'attention du PSREE. Bleu Massawippi et ses partenaires
investissent 67 000 $ dont près de 75 % sont assurés par le
gouvernement du Québec. Bleu Massawippi espère que l'étude de ces six
tributaires justifieront la reprise de ce protocole pour les autres ruisseaux
qui coulent vers le lac Massawippi, ainsi que pour la rivière Tomifobia.
« Nous travaillons sur le lac, nous luttons contre la moule
zébrée, mais en aucun cas, nous ne pouvons négliger le bassin versant et
l'immense impact de l'activité humaine sur le territoire environnant du lac.
Cette aide de Québec arrive à point dans le contexte de notre planification
stratégique », souligne Denis Petitclerc, vice-président de Bleu Massawippi.
Quatre autres organismes soutiennent cette démarche. Les
municipalités de Sainte-Catherine-de-Hatley et de Hatley, la Corporation de la
rivière noire ainsi que le Conseil de gouvernance de l'eau des bassins versants
de la rivière Saint-François (COGESAF).
« Le COGESAF est très heureux de collaborer à ce projet mis
de l'avant par notre partenaire de longue date. Ce sont les initiatives des
acteurs de l'eau dynamiques et engagés comme Bleu Massawippi qui permettent
d'améliorer la qualité de l'eau du bassin versant de la rivière Saint-François.
Il est essentiel que tous les acteurs se mobilisent pour préserver cette
précieuse ressource », indique la directrice générale du COGESAF Stéphanie
Martel.
Cette initiative est prévue dans le Plan d'action 2018-2023
de la Stratégie québécoise de l'eau, qui déploie des mesures concrètes pour
protéger, utiliser et gérer l'eau et les milieux aquatiques de façon
responsable, intégrée et durable.