Le dossier de l'aéroport de Sherbrooke est en branle depuis 2012 pour mettre sur pied un vol régulier. Même si plusieurs fonds publics ont été investis, le dossier ne semble pas avoir avancé, selon les conseillers Jean-François Rouleau et Pierre Tardif.
C'est dans une conférence de presse ce matin que les conseillers Jean-François Rouleau et Pierre Tardif ont déposé un document pour illustrer que le projet de l'aéroport n'avance pas depuis les cinq dernières années et que plusieurs fonds publics ont été investis. «Assez, c'est assez! Va falloir qu'on cesse ce gaspillage éhonté de fonds publics, et ce, dès maintenant», s'est exclamé Jean-François Rouleau, conseiller municipal.
Rappelons qu'en 2012, le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny, avait illustré que le projet de l'aéroport aurait un important impact économique, comme ce fut le cas avec l'arrivée de l'Université de Sherbrooke en 1954. Contrairement à ces dires, M. Rouleau explique que les aménagements pourraient ne jamais servir, et ce, malgré les nombreux investissements.
«Encore cette année, il est prévu d'investir des centaines de milliers de dollars pour des besoins ponctuels qui découleraient de la mise en service d'un vol régulier. Et pourtant, après cinq ans, rien n'a bougé dans le dossier», insiste-t-il. «Il faut que toute la lumière soit faite sur ce dossier. Nous réclamons la transparence et la vérité. Il est temps de faire le point sur la pertinence et le réalisme de ce projet», ont ajouté les conseillers Jean-François Rouleau et Pierre Tardif.
Mise en service questionnée pour 2019
Le directeur général de la Ville de Sherbrooke a parlé d'une hypothétique mise en service en 2019 de l'aéroport. Toutefois, Pierre Tardif ne va pas dans le même sens.
«Je suis complètement abasourdi de constater que nous allons embaucher un autre consultant à plus de 100 000 $ d'honoraires; alors qu'il y a à peine six mois, la Ville donnait un quatrième mandat à Pierre Harvey pour réaliser le même travail. Franchement, il est grand temps de mettre un frein à toutes ces dépenses complètement folles pour un projet qui ne tient tout simplement pas la route», explique-t-il.
Selon les conseillers, «il y a d'autres alternatives qui se pointent à l'horizon et c'est dans cette direction que nous croyons qu'il faille nous diriger». Ils sont notamment revenus sur l'évolution du transport dans le sud du Québec : nouveau pont Champlain, mise sur pied d'un train électrique à partir du Quartier Dix/30 jusqu'à l'aéroport Trudeau, mise sur pied d'une étude pour un train Sherbrooke/Montréal, et la liste s'étire encore.
Voici les demandes des conseillers sur le dossier de l'aéroport de Sherbrooke :
- Un moratoire déclaré pour toutes les dépenses relatives à la desserte d'un vol commercial à l'aéroport de Sherbrooke;
- L'arrêt immédiat de l'appel d'offres lancé, la semaine dernière, pour retenir les services d'un nouveau consultant au dossier;
- Un rapport public déposé dans les meilleurs délais sur toutes les démarches réalisées par Harvey International concernant le développement de l'aéroport, et ce, depuis 2012;
- Déposer publiquement le libellé du mandat ainsi que la description de tâche du directeur général de la Corporation de développement de l'aéroport de Sherbrooke (CDAS);
- Déposer le bilan des montants investis à ce jour dans ce projet incluant tous les honoraires professionnels, les travaux d'aménagements, le temps du personnel et autres coûts directs et indirects.