Des résidents de Saint-Denis-de-Brompton ont adressé une lettre à la ministre des Affaires Municipales et de l'Habitation et au ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques pour les exhorter à revoir les critères d'évaluation qui positionnent les deux lacs de la municipalité comme région de villégiature.
Selon les signataires, l'aide financière accordée pour leur projet d'infrastructures d'égouts et d'aqueduc, selon les critères établis, n'est pas cohérente avec leur réalité. Sans la concrétisation de ce projet, la santé des citoyens et la qualité de l'eau des deux lacs seraient compromises.
L'Association pour la préservation du lac Desmarais et le Regroupement écologie Petit lac Brompton font front commun pour dénoncer cette situation aberrante. Selon eux, la réalité des deux lacs à Saint-Denisde-Brompton n'en est pas d'une de région de villégiature. En effet, près de 70 % des résidences sont permanentes et 28 % sont des résidences secondaires utilisées toute l'année. Bien que l'aspect villégiature soit important, celle-ci s'inscrit dans un contexte d'urbanisation non négligeable.
L'aide financière accordée aux régions de villégiature est une fraction de ce qui est accordé aux zones urbaines. Or, l'apport gouvernemental est crucial pour la municipalité qui ne peut compter uniquement sur les citoyens pour combler le reste des frais. En effet, comme le projet d'infrastructures d'égouts et d'aqueduc se chiffre à plus de 22 000 000 $, le déficit à couvrir représenterait une augmentation de taxes foncières annuelle de 2 000 $ à 4 000 $ par contribuable pendant 30 ans.
Les infrastructures visées par la municipalité sont indispensables et une question de santé publique. La moitié des citoyens ciblés par ce projet s'approvisionne directement dans l'eau des lac Desmarais et Petit lac Brompton ou avec des puits de surface. Cependant, ces lacs sont aux prises avec de graves problèmes de cyanobactéries et de plantes exotiques envahissantes. Bien que Saint-Denis-de-Brompton ait instauré de nombreuses mesures pour améliorer la qualité de l'eau sur son territoire, et que les associations aient investi des dizaines de milliers de dollars pour préserver l'équilibre fragile de ces écosystèmes, les installations septiques en place contribuent à empirer la situation. C'est que plus de la moitié (56%) de celles visées par le projet ont plus de 30 ans, soit 10 ans de plus que la durée de vie utile de ces infrastructures.
De plus, la majorité des terrains sont trop petits pour permettre de relocaliser et faire une mise à niveau de leur installation septique. Dans ce contexte, le projet municipal semble être la solution pour protéger la santé des résidents et préserver la qualité des deux plans d'eau. Toutefois, le gouvernement québécois spécifique et approfondie de ce projet et se rabat sur des critères pré-établis, qui sont peut-être mal adaptés pour la réalité de Saint-Denis-de-Brompton.
source: Jean-François Guertin