L'olympienne Sonia Paquette et l'entraîneur Richard Crevier ont fait leur entrée au Hall de la renommée du sport de l'Université de Sherbrooke (UdeS) à l'occasion du Gala du mérite sportif de l'institution, le 8 avril dernier.
Richard Crevier détient une feuille de route marquée par une carrière longue de 41 ans sur laquelle sont notées bien des victoires. S'il est le seul entraîneur universitaire québécois à être rentré à la maison avec des bannières de championnats en athlétisme et en cross-country, Richard Crevier a aussi participé à de nombreuses compétitions d'envergure internationale : Championnats du monde d'athlétisme, Jeux Olympiques, Jeux universitaires mondiaux, Jeux du Commonwealth, Jeux panaméricains et Jeux de la Francophonie.
Natif de Montréal, M. Crevier aura été à la tête du Vert & Or athlétisme pendant 30 saisons, aura été nommé entraîneur de l'année par Sport interuniversitaire canadien (SIC) six fois et le premier pilote du Vert & Or à se mériter l'un des prestigieux prix 3M de l'Association canadienne des entraîneurs.
Comme à plusieurs autres, il aura aussi permis à l'autre personnalité du sport intronisée au Hall de la renommée 2016, l'olympienne Sonia Paquette, d'aller au bout de ses rêves.
De Sherbrooke aux Olympiques
Sonia Paquette s'est ainsi vue félicitée pour une carrière sportive d'exception en athlétisme. Entre 1992 et 1997, l'ancienne étudiante-athlète de l'UdeS s'est spécialisée au sprint et à la course de haies, un travail qui l'a menée à trois Championnats du monde, aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996, à plusieurs Jeux universitaires mondiaux et à trois éditions des Jeux de la Francophonie (1989, 1994 et 2001).
Avec un chrono de 8,23 secondes, Sonia Paquette détient toujours le record universitaire québécois au 60 mètres haies et avec un total de 13 médailles, dont neuf d'or, elle domine encore le tableau des récompenses remportées à l'occasion des Championnats universitaires canadiens.
« J'ai commencé l'athlétisme à l'âge de 13 ans. Le sport m'a donné un sens de l'organisation et m'a permis d'apprendre à gérer la pression et les échecs, deux qualités qui m'ont beaucoup servie pendant ma carrière sportive, puis dans ma vie professionnelle et familiale », affirme celle qui aujourd'hui est maman de deux garçons et qui travaille à titre d'analyste financière principale chez Transports Canada.
Alors que ses coéquipiers provenaient en majorité de la Faculté d'éducation physique, Sonia étudiait en administration.
« J'ai en quelques sortes ouvert le chemin pour les autres en ce qui concerne le report des examens en raison des compétitions. En administration, les examens qui ont lieu le samedi sont chose commune. Une fois, Richard [Crevier] a dû intervenir parce qu'un professeur ne voulait rien entendre et refusait de me laisser reprendre l'examen un peu plus tard, alors que je devais me présenter à une compétition importante un samedi », se souvient-elle.
Le sport comme source de qualités
Sonia Paquette a pu établir plusieurs parallèles entre son parcours d'athlète-élite et sa carrière professionnelle. Arrivée sur le marché du travail plus tard que les autres en raison du sport, elle a commencé en bas de l'échelle.
« J'ai travaillé très fort pour arriver où j'en suis professionnellement, affirme-t-elle. Le parcours ressemble beaucoup à celui que j'ai accompli pour arriver à Atlanta, en 1996. Il y avait un concours, des examens, des entrevues. C'est semblable aux qualifications pour les Olympiques : on doit encore et toujours prouver qu'on mérite notre place sur l'équipe nationale, encore et toujours se qualifier et se requalifier pour finalement avoir le poste au sein de l'entreprise. On apprend à jongler avec beaucoup de choses en même temps, un peu comme je le fais aujourd'hui avec mes vies familiales et professionnelles! », dit-elle avec un sourire.
A-t-elle un conseil pour les étudiants-athlètes de l'UdeS qui rêvent de pouvoir un jour contempler une feuille de route sportive comme la sienne?
« Vous êtes des étudiants d'abord et des athlètes ensuite, et non l'inverse, affirme-t-elle sans hésiter. À un moment, j'ai privilégié le sport et mes notes en ont pris un coup. C'est son avenir qu'on met en jeu en agissant ainsi. Il faut absolument trouver un bon équilibre entre les deux. »
