La rectrice de l'Université de Sherbrooke, la Pre Luce Samoisette, décroche un nouvel honneur de la France. L'Université Montpellier 1 vient de lui attribuer un doctorat honoris causa lors d'une cérémonie tenue vendredi dernier en France dans le cadre de la 6e année des « Rencontres juridiques Montpellier-Sherbrooke ».
Parrain de la Pre Samoisette pour la remise du doctorat d'honneur, le président de l'Université de Montpellier 1, Philippe Augé, a souligné plusieurs éléments qui les rapprochent : la spécialité d'enseignement et de recherche en droit fiscal, des fonctions administratives comparables ainsi que des nominations presque simultanées. Il a en outre rappelé que les règles d'attribution des doctorats d'honneur en France prévoient que de telles reconnaissances « sont réservées à des personnalités étrangères de renom, que nous choisissons essentiellement en raison de leur renommée, mais également en raison des liens qui les unissent à notre université et à ses composantes ».
« J'attache un intérêt tout particulier au développement, certes des échanges internationaux dans leur ensemble, mais plus spécifiquement aux partenariats renforcés, à des liens étroits avec quelques universités, quelques institutions (...) que nous entendons privilégier, car nous pouvons partager avec elles le renom et l'attractivité qui en découlent », a expliqué le président Augé.
Depuis 2004, année de la signature d'une entente-cadre de coopération avec cinq institutions du Languedoc-Roussillon, les projets de collaboration se sont multipliés entre les universités de Sherbrooke et de Montpellier 1. L'entente, qui s'applique spécifiquement aux facultés de Droit, d'Administration, de Médecine et des sciences de la santé ainsi que d'Éducation physique et sportive, a donné naissance à de multiples échanges professoraux, des formations d'étudiants en cotutelle, des programmes de formation conjoints et des rencontres scientifiques.
Faisant l'éloge de la rectrice Samoisette, le président Augé a également insisté sur la réputation d'excellence de l'Université de Sherbrooke : « En cette époque marquée par les indicateurs et autres classements, l'Université de Sherbrooke peut se prévaloir d'avoir été, dans différentes études, qualifiée d'« université francophone la mieux cotée du Canada » et d'« université la plus appréciée au Québec ». Elle est reconnue, y compris dans le tissu économique, pour l'effort apporté à accompagner l'insertion professionnelle de ses étudiants, aidée en cela par sa pluridisciplinarité, la variété et la qualité des programmes proposés, soutenus par une pédagogie et une recherche de qualité ».
« À travers moi, c'est à l'institution que je dirige que vous souhaitez rendre hommage et, au nom de la communauté de l'Université de Sherbrooke, je vous en remercie du fond du cœur », a mentionné la rectrice Samoisette au moment de recevoir ce nouvel honneur. Invitée à prononcer une leçon doctorale portant sur sa vision de la gouvernance universitaire, la rectrice a présenté le système universitaire québécois et canadien ainsi que les défis auxquels il est confronté. À un auditoire très attentif, elle a aussi expliqué le processus de planification stratégique qu'elle a mené avec son équipe et toute la communauté universitaire « afin, justement, de nous assurer de jouer pleinement le rôle que la société nous a confié ».
« Maintenir et renforcer notre réseau universitaire est d'autant plus important que les économies fondées sur le savoir doivent évoluer vers une innovation ouverte où les interactions entre le milieu de la recherche et les milieux de la pratique sont de plus en plus importantes », a expliqué la rectrice.
« Dans un monde en pleine mutation, alors que les frontières traditionnelles sont largement remises en question, il devient indispensable pour nos institutions d'ouvrir celles des disciplines, des campus, des territoires et des cultures et d'ajuster nos pratiques organisationnelles en conséquence, a-t-elle ajouté. Je suis de ceux qui pensent que les universités doivent établir un nouveau dialogue avec le gouvernement et, surtout, avec la société dans son ensemble. »
Elle a conclu en réitérant son optimisme inspiré par les étudiantes et les étudiants « brillants, animés d'idéaux remarquables, volontaires pour assurer le bien-être collectif ». « Depuis mon entrée en fonction comme rectrice, a-t-elle aussi mentionné, je me suis donné, parmi d'autres missions, celle de promouvoir l'éducation. Par elle, nous pouvons contrer la pauvreté, promouvoir la santé, accroître la participation citoyenne, protéger l'environnement, comprendre la culture de l'autre et favoriser la tolérance. Partout, les universités sont le levier de développement le plus efficace qui font que la société se développe et qui la remettent en question pour la faire évoluer. »
Une carrière prolifique
Luce Samoisette est originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Après ses études collégiales, elle entre à l'Université de Sherbrooke, où elle obtient son baccalauréat en droit en 1981, son diplôme de droit notarial en 1982, puis une maîtrise en fiscalité en 1985. Titulaire d'une bourse d'excellence de la Chambre des notaires du Québec, elle poursuit sa formation à l'Université de Toronto jusqu'à l'obtention, en 1993, d'une maîtrise en droit.
Professeure de droit fiscal à la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke dès 1993, Luce Samoisette est rapidement invitée à s'engager dans la gestion facultaire et devient vice-doyenne à l'enseignement en 1996. Son engagement évolue ensuite vers la gestion universitaire. Ainsi, dès 1998, elle s'engage à titre de secrétaire générale de l'Université. Puis en 2001, elle accepte d'occuper les fonctions de rectrice adjointe et vice-rectrice à l'administration jusqu'en 2007. À compter de juillet 2007, elle est professeure à la Faculté d'administration auprès des étudiantes et étudiants du Département de sciences comptables et de fiscalité. Elle est rectrice de l'Université de Sherbrooke depuis le 1er juin 2009.
L'internationalisation : un apport important
L'Université de Sherbrooke compte à ce jour quelque 230 accords de coopération avec des universités réparties dans une cinquantaine de pays à travers le monde. L'UdeS est déterminée à occuper une position de premier plan sur l'échiquier international en étant reconnue comme une université véritablement internationalisée. Elle voit plus que jamais à insuffler une dimension internationale et interculturelle au coeur de ses activités d'enseignement, de recherche et de création ainsi qu'à travers ses relations avec la collectivité et ses processus de gestion.
En lien avec les orientations de son plan d'action stratégique Réussir 2010-2015, l'Université de Sherbrooke a entrepris de réviser et d'actualiser sa stratégie à l'international. Pour ce faire, elle compte soutenir les facultés et mobiliser les membres de la communauté universitaire dans une approche de concertation continue, afin de réaliser sa stratégie d'internationalisation de façon cohérente, concrète et efficace. Elle veut également mettre en place des partenariats avec d'autres universités, organismes universitaires et gouvernementaux. L'Université souhaite notamment assurer la préparation des étudiantes et étudiants aux activités de mobilité de même que l'accueil et le soutien des étudiantes et étudiants internationaux et immigrants afin de favoriser leur adaptation et leur intégration.
Source:Caroline Dubois, conseillère en relations médias
Crédit photo: Université de Sherbrooke - Le président de l'Université Montpellier 1, Philippe Augé, en compagnie de la rectrice de l'Université de Sherbrooke, Luce Samoisette, lors de la remise de son doctorat honorifique.