Une marche pour la paix et pour dénoncer les actes de violence et d'intolérance est organisée par l'Institut des mondes arabe et musulman de l'Estrie (IMAM) en collaboration avec le mouvement « Pas en mon nom » à Sherbrooke, le 1er novembre prochain à 14 h.
La marche débutera au marché de la Gare et prendra fin au parc Jacques-Cartier. L'objectif est de « condamner les actes de violence qui ont eu lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu et au Parlement d'Ottawa la semaine dernière. On condamne ces gestes qui sont inacceptables », a lancé le président de l'IMAM, Abdelilah Hamdache.
C'est aussi l'occasion de rappeler l'importance de ne pas généraliser ces gestes à l'ensemble de la communauté musulmane : « Ce sont des personnes qui avaient des problèmes mentaux. Ils avaient des antécédents judiciaires. Ils ont utilisé la religion musulmane pour justifier leurs actes de violence », a expliqué le président de l'IMAM.
« C'est très dur ce que nous pouvons lire sur les médias sociaux. Certains disent qu'il faut tous nous tuer. Il y a une femme musulmane de Sherbrooke qui a décidé récemment d'enlever son voile parce qu'elle avait peur pour la sécurité de ses parents et ses enfants », a-t-il déploré. « Les gens doivent faire la différence entre ces gestes de violence et notre religion qui prône la paix, le respect et l'ouverture d'esprit. »
Trois Sherbrookois portés disparus
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) ainsi que le Service canadien de renseignements de sécurité (SCRS) enquêtent sur la disparition de trois hommes sherbrookois portés disparus depuis quelques mois.
Rien n'est pour l'heure confirmé, mais plusieurs éléments d'enquête laissent présager que les trois jeunes hommes auraient pu traverser la frontière de la Syrie. À cet effet, M. Hamdache confirme que les trois jeunes hommes, Youssef Sakhir, Zakria Habibi ainsi que Samir Halilovic « sont venus régulièrement faire la prière. » Ils ont à l'occasion partagé des repas à la demeure de M. Hamdache.
La dernière fois que M. Hamdache a vu Samir Halilovic, ce dernier lui a informé qu'il travaillait chez Nordia « en attendant de savoir quoi faire », a-t-il indiqué. Il a rencontré à la Mosquée de Sherbrooke Zakria Habibi en juillet dernier. C'est la dernière fois qu'il l'a vu. M. Hamdache se rappelle vaguement que c'était lors des élections provinciales qu'il s'est entretenu pour la dernière fois avec M. Sakhir.
Quant à savoir s'ils avaient, lui ou son fils, aperçu une radicalisation dans le discours de ces trois hommes, M. Hamdache a répondu par la négative. « C'était imprévisible. Mon fils était également en contact avec les trois jeunes hommes. Nous n'avons jamais remarqué une radicalisation dans leurs discours. Même leurs propres parents n'ont rien vu. »
Un nouveau phénomène préoccupant
M. Hamdache est conscient qu'il y a un nouveau phénomène qui doit être pris au sérieux par la société en général, mais également par la communauté musulmane. Un travail de sensibilisation est nécessaire pour transmettre les valeurs et les principes de la religion musulmane. Il doit aussi avoir une attention particulière auprès des nouveaux convertis pour s'assurer qu'ils soient bien informés sur la religion. « Les gens qui ne connaissent pas l'islam et qui ont une tendance à la radicalisation et bien il est plus facile pour eux d'être manipulé par des groupes extrémistes, et ce, en raison entre autres d'Internet qui véhiculent certaines idées fausses sur la religion musulmane. »
Le président de l'IMAM assure qu'une rencontre aura lieu dans les prochains mois à Sherbrooke pour permettre un dialogue entre la communauté musulmane et les Estriens.