Après plus de 40 ans
de la fin de la populaire série télévisée Symphorien, sitcom à l'humour léger et bon enfant scénarisée par Marcel Gamache
(Les Brillant, Cré Basile), voilà que la bande reprend vie sur scène, ce qui
n'est pas pour déplaire aux nostalgiques.
Si l'humour actuel grafigne et percute bien souvent,
semblerait qu'il y a toujours une place pour la nostalgie puisque la pièce
Symphorien, mise en scène par Pierre Huet et Louis Saïa, trouve assurément son
public en tournée. C'est qu'il fait bon à l'âme de s'écarter parfois des
controverses, de la polémique. De mettre son cerveau sur pause et de se laisser
aller dans le léger. C'est ce que propose cette mouture moderne de Symphorien,
avec en tête l'excellent François Chénier qui personnifie le rôle-titre avec
une grande justesse. Un superbe hommage à Gilles Latulippe.
Un public ciblé
Si le projet des Productions Martin Leclerc est réussi, n'en
reste pas moins qu'il s'adresse à un public ciblé. En cette première
représentation d'une série de quatre au Centre culturel de l'université de
Sherbrooke, une majorité de têtes blanches composait l'assistance; spectateurs
heureux de replonger dans les souvenirs d'une époque où la télévision représentait
la principale source de divertissement. Le lever de rideau dévoile un décor fidèle à celui du
temps : la pension de chambres avec l'escalier de bois au centre de
l'entrée, les vitraux aux fenêtres, le téléphone mural, tous les costumes et
accessoires. Un réel saut vers la fin des années 70. Il demeure que Symphorien est une pièce de théâtre d'été
légère, aux gags simples, insouciants mais efficaces, rappelant le temps où
l'on pouvait rire de tout, avec tout le monde. Simplement.
Une distribution
solide
C'est réellement sur le talent des interprètent qui campent
les fameux personnages que repose la réussite du projet. François Chénier, avec
sa petite moustache, est spectaculaire en Symphorien Laperle, concierge de la
pension, père de 14 enfants et spécialiste à se mettre dans le pétrin. Son
frère Éphrem, le sympathique simplet qui a un don pour massacrer les blagues
est magnifiquement joué par Martin Héroux, rappelant réellement le jeu de
Fernand Gignac, jadis. Particulièrement lorsqu'il chante quelques notes.
On retrouve également l'implacable tenancière de la pension,
madame Sylvain, incarnée par Claire Jacques. Nathalie Malette, bien en forme
dans la peau de mademoiselle L'Espérance, la vieille fille toujours en quête
d'amour et Anne-Marie Binette en Marie-Madeleine, l'épouse de Symphorien.
D'ailleurs, mention spéciale à cette scène où les trois femmes boivent un coup
et refont le monde. Très drôle! L'histoire prend place alors que le beau docteur Jetté est
de retour à la pension, qu'un mystérieux curé légèrement en boisson se pointe,
que la belle-mère de Symphorien a trouvé une nouvelle manière de martyriser son
bru, comme elle dit et que mademoiselle L'Espérance cherche toujours à tomber
en amour.
Stéphan Côté incarne avec justesse quatre personnages
secondaires (le curé et le docteur, entre autres) et Patrice Coquereau
personnifie le croque-mort Oscar Bellemare, prétendant de Mademoiselle
L'Espérance. Réellement, les acteurs, tous autant qu'ils sont, excellent
dans leurs rôles respectifs et habitent la scène habilement.
Pour rire de bon cœur, se replonger dans des souvenirs ou
complètement découvrir l'univers de Symphorien, c'est du côté du Centre
culturel de l'université de Sherbrooke que ça se passe! Pour se procurer des
billets pour le vendredi 18 août ou le samedi 19 août 20h30, consulter le www.centrecultureludes.ca.