Une alliance entre le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC), le Service de police de Sherbrooke (SPS) et l'école Montcalm permet désormais d'aider les jeunes aux prises avec des situations de violence. Les plaintes pour abus sexuels, violence physique ou intimidation sont maintenant traitées plus rapidement tout en offrant un support adéquat accru au plaignant.
Testé durant deux années dans le cadre d'un projet pilote, le programme prévoyait les services d'une travailleuse sociale, offerte par le CAVAC, et la présence d'un policier communautaire du SPS à l'intérieur même des murs de l'école secondaire. Cette collaboration a été positive au point où le CAVAC a récemment pris la décision que « l'intervention en milieu scolaire » devait faire partie intégrante des services offerts par l'organisme. « Habituellement, nous nous occupons seulement des adultes », explique Pierre Rouillard, membre du conseil d'administration du CAVAC Estrie.
Selon Micheline Larouche, présidente du CAVAC Estrie, ce service s'inscrit dans une initiative d'aide à la réussite scolaire. Le but visé par l'organisme n'est pas de réhabiliter les victimes, mais plutôt de réduire l'impact d'une agression.
L'école Montcalm est la première a avoir manifesté son intérêt pour ce programme et selon la directrice adjointe Caroline Dallaire, « nous aurions maintenant de la difficulté à nous en passer. »
Cette dernière explique qu'auparavant, lorsqu'il y avait une plainte de violence, le processus menant jusqu'aux accusations criminelles était bien complexe. « La travailleuse sociale et le policier agissent comme personne pivot pour nous. Nous parlons toujours aux mêmes personnes et elles finissent par connaître le dossier à fond. »
Du travail de terrain
Pour sa part, le policier Philippe Dubois avoue que sa présence procure un sentiment de sécurité chez les élèves. Ce dernier est affecté à l'école Montcalm une journée par semaine, tout comme sa collègue travailleuse sociale. Il apporte à l'établissement ses connaissances du système judiciaire tout en effectuant de la prévention sur des sujets tels les gangs de rues, la cybercriminalité ou l'intimidation.
« À l'école Montcalm, c'est tolérance zéro pour toutes les formes de violences », insiste Mme Dallaire. Elle ajoute qu'avec la présence de ces intervenants, la dénonciation d'actes violents est encouragée et les mesures nécessaires sont prises pour éviter que cela ne se reproduise.
Même les actes d'intimidations qui parfois peuvent paraître anodins sont traités avec sérieux, pouvant même se rendre jusqu'en cour criminelle. « Dès qu'une personne porte plainte, on rencontre l'élève fautif et on lui explique la gravité de ses gestes. On va même jusqu'à lui interdire d'approcher la victime. S'il y a récidive, on sévit », commente-t-elle.
Aussi, cette dernière ajoute que ce ne sont pas uniquement les élèves qui bénéficient de cet accompagnement, mais également le personnel de l'école. Mme Dallaire donne en exemple un élève mécontent d'un enseignant et qui pourrait proférer des menaces de mort envers lui. « Nous accueillerons la plainte de l'enseignant au même titre que celle d'un élève. »
Photo : Le policier Philippe Dubois, la capitaine Guylaine Perron, Caroline Dallaire et Pierre Rouillard.