Après une vague de commentaires haineux sous une publication
en soutien à la marche "Fière la fête", la députée Christine Labrie a annoncé
la fermeture définitive de sa page Facebook. L'élue explique sa décision par
l'impossibilité d'assurer une modération adéquate et par la dégradation
générale des échanges sur les réseaux sociaux.
Une publication en
soutien qui vire au déferlement haineux
Dimanche dernier, Christine Labrie, députée de Québec
Solidaire, a publié un message pour souligner l'importance de la marche "Fière
la fête" et affirmer sa solidarité envers les communautés LGBTQ. Mais en
l'espace de quelques heures, la publication a généré des centaines de
réactions, dont une proportion importante de propos injurieux, violents et
irrespectueux.
« Je suis désolée pour les personnes qui ont été exposées à
ces commentaires », a-t-elle écrit en expliquant avoir retiré le message. Faute
de ressources pour modérer en temps réel, la députée de Sherbrooke admet qu'il
lui est impossible de masquer les propos offensants au fur et à mesure.
Cet épisode, qu'elle qualifie de "goutte qui a fait déborder
le vase", a renforcé sa conviction que la plateforme ne représente plus un
espace sécuritaire et constructif pour le dialogue citoyen.
Une lente dégradation
des réseaux sociaux
Christine Labrie rappelle que Facebook avait d'abord été
pour elle un lieu d'échanges riches, utiles à son travail politique. Or, depuis
quelques années, elle constate une détérioration marquée : prolifération
d'insultes, manque de débats constructifs, multiplication des spams et des
tentatives d'hameçonnage.
La décision de Meta de bloquer certains contenus
journalistiques a également contribué, selon elle, à appauvrir la qualité des
discussions. Déjà, il y a deux ans, elle avait cessé de répondre directement
aux messages privés, remplacés par une réponse automatique, car la majorité
n'était plus pertinente.
Aujourd'hui, elle estime que Facebook ne lui apporte plus
les outils nécessaires à son mandat. « Ce que les réseaux sociaux sont devenus
ne me semble plus essentiel à l'accomplissement de mon travail », écrit-elle.
Vers d'autres canaux
de communication
La députée confirme que la fermeture définitive de sa page
interviendra dans quelques jours, le temps de permettre aux citoyens de prendre
connaissance de sa décision.
Elle invite la population à continuer de suivre son travail
sur son site web, sur celui de l'Assemblée nationale ainsi qu'à travers les
médias traditionnels. Les citoyens peuvent toujours communiquer avec son équipe
de circonscription pour obtenir du soutien.
Une réflexion sur
l'avenir du débat public en ligne
Ce départ illustre un phénomène plus large : la difficulté
croissante des personnalités publiques à maintenir un dialogue respectueux sur
les réseaux sociaux. La fermeture de la page de Christine Labrie ouvre une
réflexion sur la place que doivent occuper ces plateformes dans la vie
démocratique et sur l'importance de recréer des espaces de débat sains, en
ligne comme dans la vie réelle.
Source : page Facebook de Christine Labrie