Ce lundi 12 mai 2025 en matinée, les services ambulanciers
de Sherbrooke ont été submergés par un volume d'appels anormalement élevé.
Résultat : plusieurs appels réellement urgents ont subi des délais
d'intervention pouvant aller jusqu'à 32 minutes. Dans un communiqué émis par la
SPEC-CSN, son président, Samuel Côté, dénonce une situation préoccupante et
rappelle que chaque appel injustifié peut mettre des vies en danger.
« Ce sont des ambulances de Coaticook qui ont dû passer
l'avant-midi à Sherbrooke pour combler les manques. Pendant ce temps, leurs
propres secteurs restaient découverts », affirme M. Côté. Il précise que le
flot d'appels provenait massivement de Sherbrooke, entraînant un déséquilibre
régional et forçant l'intervention de véhicules d'urgence provenant d'autres
municipalités comme Magog ou East Angus.
Des exemples d'appels
non urgents
Les appels non urgents sont loin d'être rares. Selon Samuel
Côté, entre 30 et 50 % des appels quotidiens ne relèvent pas de réelles
urgences médicales. « On a eu des gens qui appellent l'ambulance parce qu'ils
ont une bague coincée sur leurs doigts ou puisqu'ils veulent arriver plus vite
à l'urgence », déplore-t-il.
Ce type de comportement détourne des ressources vitales pour
les cas graves. Pendant qu'une ambulance est mobilisée pour un problème bénin,
une autre doit parfois parcourir de longues distances pour une urgence réelle,
allongeant dangereusement le délai d'intervention.
Un appel à la
responsabilité citoyenne
Le message des services d'urgence est clair : n'appelez le
911 que pour des urgences médicales majeures comme une perte de conscience, des
douleurs thoraciques sévères, des troubles respiratoires aigus, un AVC ou une
hémorragie importante.
Dans les autres cas, il est essentiel de se tourner vers des
cliniques sans rendez-vous, des services de consultation téléphonique ou
Info-Santé 811. « Il faut éduquer la population. Appeler une ambulance ne
garantit pas un accès plus rapide aux soins. Au triage, tout le monde est
traité selon l'urgence de sa condition, peu importe comment on arrive à
l'hôpital », rappelle Samuel Côté.
Un enjeu collectif
La situation vécue à Sherbrooke ce lundi n'est pas un cas
isolé. Les appels non urgents sont devenus un fléau récurrent dans le réseau de
la santé. Pour les professionnels sur le terrain, la solution passe par une
meilleure sensibilisation du public.
Chaque minute peut faire la différence entre la vie et la
mort. En appelant le 911 uniquement en cas d'extrême nécessité, vous contribuez
à sauver des vies.
Source : Samuel Côté, président, SPEC-CSN