C'est désormais officiel : Flying Whales implantera son
usine nord-américaine d'assemblage de dirigeables sur le site de l'aéroport de
Sherbrooke, plus précisément à Cookshire-Eaton. Ce projet, estimé à 150
millions de dollars en recherche et développement, marque une avancée majeure
pour l'économie régionale et la coopération franco-québécoise dans
l'aéronautique durable.
Une usine stratégique
pour les Amériques
La nouvelle usine occupera une superficie de 50 hectares.
Elle comprendra des bâtiments d'assemblage pour les dirigeables rigides LCA60T,
des zones de tests et une aire d'envol. Ce site deviendra le centre
névralgique de Flying Whales pour répondre aux besoins logistiques des marchés
nord et sud-américains.

« Ce choix s'inscrit dans notre volonté de participer au
dynamisme industriel de l'Estrie », a déclaré Vincent Guibout, président de
Flying Whales Québec. L'entreprise mise sur une architecture innovante et une
collaboration étroite avec l'Université de Sherbrooke pour développer des
technologies de propulsion avant-gardistes.
Une technologie au
service de la transition énergétique
Les dirigeables de nouvelle génération que produira Flying
Whales permettent le transport de charges lourdes, avec une capacité de 60
tonnes - 15 fois celle d'un hélicoptère - tout en ayant une empreinte carbone
dix fois inférieure. Ils pourront révolutionner :
- Le transport de pales d'éoliennes, difficiles à acheminer
par route,
-
L'extension des infrastructures électriques, comme les 5 000
km de lignes prévues par Hydro-Québec,
-
Le transport dans le secteur minier, notamment dans les
régions isolées.
Avec plus de 70 accords pré-commerciaux déjà signés, le
LCA60T suscite un intérêt mondial pour ses capacités uniques.
Retombées économiques
majeures pour la région
Le projet devrait générer plus de 300 emplois directs, sans
compter les centaines d'emplois indirects. La mairesse Évelyne Beaudin s'est
réjouie de cette annonce qui vient concrétiser les ambitions de son
administration pour le développement industriel du secteur aéroportuaire.
« C'est une occasion unique de faire de Sherbrooke un pôle d'innovation
en aéronautique », a-t-elle déclaré.
Mario Gendron, maire de Cookshire-Eaton, a souligné que la
ville se prépare déjà à accueillir ces nouveaux travailleurs, notamment par la
construction de logements.
Une coopération
franco-québécoise renouvelée
L'entente de principe entre Flying Whales, les villes de
Sherbrooke et Cookshire-Eaton, ainsi que la Corporation de développement de
l'aéroport de Sherbrooke, souligne une volonté commune de structurer une
filière aéronautique durable au Québec.
Le préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert G. Roy, a
salué cette « transformation remarquable » de la région, tandis que la consule
générale adjointe de France, Camille Pauly, a évoqué une « opportunité pour
porter l'innovation au service d'une économie décarbonée ».
Une vitrine pour
l'Estrie
Au-delà des chiffres, l'usine Flying Whales représente un
symbole : celui d'une Estrie tournée vers l'avenir, innovante et engagée dans
la transition écologique. Elle permettra à Sherbrooke de rayonner sur la scène
internationale, tout en répondant à des besoins logistiques cruciaux dans un
monde confronté aux défis climatiques et à l'accessibilité des territoires
éloignés.