Le conseiller municipal du district de Deauville Pierre Tremblay a remis sa démission ce matin à la Ville de Sherbrooke comme président du Comité sport et plein air, d'Excellence sportive et du Fonds de Legs des Jeux du Canada. Cette décision survient après que l'administration l'ait réprimandé pour avoir parlé publiquement de son idée d'utiliser le Centre de foires comme solution au manque de plateaux sportifs. Contactée à ce sujet, la Ville a indiqué qu'elle réagira ce soir au conseil municipal.
Mardi dernier, Pierre Tremblay a rendu publique une proposition pour résoudre le manque de plateaux sportifs pour entre autres la gymnastique, qui rassemble plus de 1400 athlètes.
Parce que le gouvernement du Québec avait refusé d'investir 3 M$ pour le réaménagement de l'édifice CERAS (centre de gymnastique Sher-Gym), « il m'apparaissait urgent de trouver une solution suite à ce refus, indique M. Tremblay. Pour moi, il était et il est toujours impensable que la Ville de Sherbrooke assume seule les 6 M$ nécessaires à la réalisation de ce projet. »
C'est pourquoi il a eu l'idée d'évaluer la faisabilité d'utiliser une partie des installations du Centre de foires de Sherbrooke. « Ça me semblait être une solution pratique et peu coûteuse pour répondre rapidement aux besoins des organismes sportifs sans pour autant nuire aux activités du Centre de foires, qui, il faut bien le dire, n'est pas utilisé de façon optimale! »
Le lendemain, le maire Steve Lussier, qui avait déclaré dans une entrevue radiophonique qu'il trouvait l'idée intéressante et qu'il appuierait l'étude de faisabilité, convoquait M. Tremblay à son bureau le vendredi afin de discuter de ce projet.
« À ma grande surprise, le maire Lussier, accompagné du directeur général de la Ville, Daniel Picard, se sont dit outrés qu'une telle déclaration publique n'ait pas préalablement été soumise aux services concernés afin d'être évaluée et acceptée par la Direction générale avant de devenir publique, commente M. Tremblay. Une rencontre très largement menée par le directeur général afin de réprimander un élu qui avait osé faire une proposition sans avoir obtenu la permission de l'administration l'accusant même de ne pas avoir été politiquement correct! Une telle affirmation envers un élu de la part d'un employé administratif, c'est tout de même assez particulier! »
Selon M. Tremblay, il s'agissait d'une simple demande pour réaliser une étude de faisabilité visant à régler une situation urgente pour les organismes sportifs. « Cette proposition aurait pu représenter des économies de plusieurs millions de dollars pour les contribuables sherbrookois, assure-t-il. J'en suis encore sous le choc! Je ne peux croire qu'un élu soit ainsi rabroué et soumis à un exercice de musellement et d'intimidation comme cela s'est produit dans le bureau du maire vendredi dernier! Je dénonce haut et fort cette tentative de mainmise de la direction générale sur des membres du conseil! »
« Je tiens également à souligner ma très grande déception face au manque de leadership du maire Lussier qui en 24 heures faisait une volte-face alors que lui-même m'avait encouragé, lors d'une rencontre le 10 juillet dernier, à dévoiler mon idée afin de vérifier la réaction de l'opinion publique, poursuit M. Tremblay. Dans les circonstances, je ne vois pas comment je pourrais poursuivre mon travail et contribuer à faire avancer le sport à Sherbrooke. Je comprends qu'il puisse y avoir certaines règles de fonctionnement à la Ville de Sherbrooke, mais comme élu, il est hors de question que je me soumette à quelque forme de censure que ce soit! Je continuerai à faire, le plus consciencieusement, mon travail de conseiller municipal dans l'intérêt des citoyens et j'ai bien l'intention dorénavant de continuer à exprimer mon opinion et mes prises de position en toute liberté. »
Contactée par EstriePlus.com, la Ville de Sherbrooke a indiqué qu'elle réagira ce soir au conseil municipal concernant la démission de M. Tremblay.