Le maire de la municipalité de Nantes, Jacques Breton, tient
à rectifier certaines affirmations concernant la voie de contournement
ferroviaire à Lac-Mégantic. Selon ses dires, le consensus entre les trois localités
visées par le tracé, soit Nantes, Frontenac et la Ville de Lac-Mégantic, n'est
pas présent puisque l'acceptabilité sociale n'est pas existante pour celle de
Nantes.
« Cette affirmation est fausse. Pour la municipalité de
Nantes, le tracé actuel est le pire qu'on peut nous imposer », laisse entendre
M. Breton par voie de communiqué, en parlant du consensus du projet.
Il faut savoir que la municipalité a adopté à l'unanimité
une résolution en février 2020 afin de s'opposer au tracé prévu au sud de la
route 161. Elle demandait alors aux ministres des Transports fédéral et
provincial de reconsidérer l'un des deux tracés au nord de la route 161.
Elle avait pris cette décision en se fiant aux recommandations de la commission
d'enquête du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) qui
soulignait au sein de son rapport que le tracé au nord de la municipalité de
Nantes aurait une meilleure acceptabilité sociale.
Le maire de Nantes indique également que le tracé
actuellement retenu bloquerait tout type de développement domicilié et
commercial, en plus d'avoir des problèmes de sécurité. Il cite notamment un
risque de déraillement à grande vitesse en raison de la présence de deux
courbes serrées dans le secteur de Nantes.
« Comme maire, j'ai beau revendiquer des problématiques et
du mauvais choix du tracé, mais il n'y a pas de changement. Par exemple, le
jour que monsieur Justin Trudeau a fait l'annonce du projet à l'Hôtel de Ville
de Lac-Mégantic avec monsieur Garneau, ils avaient souligné qu'il était
possible de faire des changements. Dans la réalité, les fonctionnaires ont pris
les commandes sans donner de pouvoir de changement », déplore-t-il.
Expropriation
Pour réaliser la voie de contournement, le gouvernement
fédéral doit faire l'acquisition de 80 terrains dont la plupart des
propriétaires s'opposent au projet.
« Actuellement, les citoyens concernés auraient dû recevoir
des offres pour leurs terrains depuis longtemps, mais à ce jour aucune offre
n'a été faite », souligne M. Breton.
Toutefois, le gouvernement du Canada s'est engagé à offrir à
ceux-ci une valeur juste et équitable pour leur propriété. Les négociations
pourront bientôt débuter selon le cabinet du ministre des Transports, Omar
Alghabra.
« Depuis le début, notre gouvernement s'est engagé à mener à
terme ce projet, tout en gardant la communication ouverte avec les gens de
Lac-Mégantic, de Frontenac, de Nantes et des municipalités environnantes. Nous
travaillons d'arrache-pied pour que ce projet aille de l'avant selon les échéanciers
établis, et les gens peuvent compter sur mon appui », a mentionné M. Alghabra
alors que le gouvernement Trudeau s'est entendu avec le Canadien Pacifique pour
terminer le projet de voie de contournement ferroviaire de Lac-Mégantic en
2023.
Cette voie de contournement devrait s'étendre sur 12,8 kilomètres
et est évaluée à au moins 133 millions de dollars. Le financement du
projet sera assumé à 60 % par le gouvernement fédéral et à 40 % par
le gouvernement du Québec.
Le choix du tracé final se base sur l'étude de faisabilité
dirigée par la Ville de Lac-Mégantic. C'est la compagnie Canadien Pacifique qui
sera responsable des plans et devis et de la construction de la voie de
contournement.