Le chien Kanak du Service de police de Sherbrooke (SPS) continue d'attirer les éloges depuis un an et demi. Si bien que déjà, une dizaine d'autres corps de police veulent s'en inspirer pour amener une nouvelle approche policière.
Inspirée par la Courthouse Dogs Foundation aux États-Unis, la sergente-détective du Service de police de Sherbrooke (SPS) Mélanie Bédard ne pensait jamais que son projet avec Kanak susciterait une aussi grande demande, et ce, seulement après un an et demi. Pourtant, une dizaine de corps de police ont communiqué avec elle pour à leur tour embarquer dans cette nouvelle approche policière avec un chien de support émotionnel.
« Je ne pensais pas que ce projet allait être aussi rapidement en demande, confie-t-elle. Je le souhaitais du fond de mon cœur, mais je me donnais un bon dix ans. C'est tout de même long changer les habitudes des gens et amener une nouvelle approche. Avoir autant de demandes en un an et demi, c'est extraordinaire. »
Si plusieurs autres corps de police souhaitent se lancer dans ce type d'aventure, Mme Bédard admet que Kanak est le précurseur à tout ce qui arrive. « On ne connaissait pas ce service-là, commente-t-elle. Je crois que c'est Kanak qui a incité les autres corps de police à embarquer, car personne ne savait ce qu'était un chien de soutien avant que je ne lise un article en 2015 sur la police de Calgary qui avait ce type de chien. »
Une fierté pour le SPS
Depuis son arrivée avec le SPS, Kanak a soutenu lors d'entrevues avec les enquêteurs bon nombre de jeunes qui ont été abusés physiquement, psychologiquement ou sexuellement. Il apaise et réconforte les victimes pour créer un lien de confiance avec les intervenants en justice.
« Certains adolescents me disent parfois que si Kanak n'avait pas été là, ils ne seraient pas allés témoigner, indique Mme Bédard. Une personne plus détendue devant nous qui s'apprête à donner son témoignage est ainsi capable de mieux se concentrer sur ce qui s'est passé et mieux le verbaliser. »
« On est capable d'aller chercher plus de détails sur l'agression, et donc, c'est plus facile de faire reconnaitre quelqu'un de coupable, ajoute-t-elle. La personne peut donc voir les étapes à venir avec un peu moins d'appréhension puisqu'elle se concentre sur la rencontre avec Kanak et non avec celle de l'enquêteur. »
Même si la présence de Kanak auprès des jeunes n'est pas de la zoothérapie concrètement parlant, elle intègre ses bienfaits et toute cette nouvelle dynamique est une fierté pour le SPS.
« C'est une fierté, c'est certain, souligne la sergente-détective. On retire les bienfaits de la zoothérapie, même si ce n'est pas ce qu'on fait, par la présence du chien. Ça change donc la dynamique. On a des interventions avec davantage de compassion, de chaleur et douceur dans un processus judiciaire froid et rigide. C'est plus facile pour les victimes, leur famille et les enquêteurs. »
