Décidément, le thème de ce mercredi pour les candidats à la course à la mairie de Sherbrooke dans cette campagne électorale municipale était l'environnement et le développement durable.
Chacun leur tour, trois d'entre eux ont convoqué les médias pour faire connaître de leurs engagements.
Pour sa part, Hélène Gravel a promis d'agir le plus rapidement possible pour faire cesser les problèmes de débordement des stations de pompage et des usines d'épuration. Selon elle, ces débordements et les rejets d'eaux usées qu'ils causent contribuent à la pollution des rivières Magog et Saint-François et de l'environnement immédiat des citoyens de Sherbrooke.
«Il est incohérent de demander aux citoyens et aux riverains de faire des efforts supplémentaires pour améliorer l'environnement et lutter contre les cyanobactéries, pendant que nos infrastructures d'eaux usées viennent contrer ces efforts », s'est indignée Hélène Gravel.
Bien que la ville ait consacré plusieurs millions de dollars au cours des dernières années pour moderniser et augmenter la capacité de traitement de ces usines, la candidate estime que d'autres investissements majeurs doivent être effectués par les différents paliers de gouvernement, afin d'arrêter à la source la contamination de nos plans d'eau. Des programmes de subvention sont justement prévus à cet effet pour contribuer à la relance économique.
« Je me suis informée et on me dit que ces travaux pourraient coûter 5 à 6 M$ », explique Mme Gravel.
Consciente que le travail sera colossal, l'aspirante mairesse considère que la ville n'a pas le choix de procéder à la modernisation et à l'augmentation de la capacité de traitement des usines d'épuration. Il lui semble essentiel d'accroître les moyens techniques nécessaires pour que les infrastructures puissent soutenir le développement de Sherbrooke et l'accroissement de sa population.
Celle-ci a rappelé qu'il y a quelques années, un moratoire sur le développement de nouveaux quartiers et de nouvelles rues a été imposé par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs pour l'ensemble de Sherbrooke, parce que les usines d'épuration étaient saturées et que les débordements se multipliaient.
Des débordements se produisent toujours en 2009, bien que la situation se soit améliorée et que le moratoire ait été levé pour Sherbrooke (2006) et Rock Forest (2008). La situation demeure critique pour les arrondissements de St-Élie-d'Orford et Deauville, particulièrement lors de fortes précipitations. « Si on veut se redonner de la marge de manoeuvre pour du développement économique, attirer de nouvelles familles et de nouvelles entreprises à Sherbrooke pour créer de la richesse, on a le devoir d'investir davantage dans nos infrastructures d'assainissement des eaux », a insisté Mme Gravel.
Baignade dans le lac des Nations
Devant le lac des Nations lors de son point de presse, celle-ci a ajouté « qu'en assumant nos responsabilités, nous pourrons léguer à nos enfants des plans d'eau dont nous serons fiers. C'est inacceptable de constater les fréquentes fermetures de la plage Blanchard, dès qu'il y a des précipitations significatives. De plus, les rejets des usines se rendent jusqu'au lac des Nations, qui se retrouve envahi de plantes aquatiques, au détriment des utilisateurs et des familles de Sherbrooke qui ne peuvent profiter pleinement de ce joyau », a déclaré Mme Gravel.
« Nous nous sommes déjà baignés dans le lac des Nations alors je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions y rêver à nouveau. On est tous préoccupés par l'état de ce plan d'eau. Chaque petit geste compte et c'est aujourd'hui qu'il faut commencer. »
Parallèlement à ces travaux d'envergure, la candidate estime que tous les intervenants devront travailler ensemble pour vérifier, cibler et éliminer les autres sources de contamination, dont certaines installations septiques non reliées au réseau d'égout, qui pourraient avoir des rejets néfastes pour les cours d'eau.
D'ailleurs, celle-ci a souligné l'immense travail de recherche, de sensibilisation et d'action effectué par des citoyens extraordinaires, les associations de riverains, les groupes environnementaux et les organismes tels que le RAPPEL, le COGESAF et CHARMES. «Tout le monde doit faire sa part et la Ville de Sherbrooke doit être à l'avant-garde de ce mouvement pour que le plus rapidement possible, la population puisse profiter de ses magnifiques plans d'eau », a conclu Mme Gravel. Si elle est élue, celle-ci s'engage à ce que les organismes qui oeuvrent de façon concrète à cette cause puissent bénéficier d'un meilleur financement.
Source : Judith Laflamme, attachée de presse