Certains signes sont plus fiables que d'autres.
À la maison, les
fleurs du pommier, comme celles des lilas, constituent un repère
stable, bien que visiblement sensible aux changements climatiques.
Nous habitons notre
maison depuis le 1er juin 2001. Chaque année, les floraisons se
succèdent. Voilà qui relève de l'anecdote et, comme dirait
l'autre, rien pour écrire à sa mère !
Alors, quel est
l'intérêt de revenir là-dessus cette année ?
Je veux amener une
petite réflexion sur les changements de repères et autres points
s'y rattachant. Chaque année, la floraison envoie un signal que le
printemps s'apprête à se transformer en été.
On a réalisé, il y
a quelques années, que nos arbres étaient aussi des repères de
changements climatiques profonds. Alors que la floraison du pommier
se faisait autour des 20 et 22 mai, voilà que, depuis quelques
années, c'est devancé au 13 ou 15 mai. Sûrement une adaptation à
des changements climatiques plus profonds que simplement la
température d'une année précise.
Le printemps 2025
est froid. Oui, il y a eu deux journées plus chaudes, mais la pluie
et le temps très frais ont dominé. Pourtant, le pommier était en
fleur le 15 mai...
Pour les lilas, on
note que la floraison, qui débutait au tout début de juin, juste
après la fin des fleurs du pommier, se fait maintenant autour des 20
et 22 mai.
L'adaptation et
les fleurs qui persistent
Sans entrer dans le
débat sur les enjeux climatiques que certains nient toujours, on
note tout de même un allongement de la période plus chaude autant
au début qu'à la fin de la saison estivale.
C'est aussi qu'il
me semble que tout autour va tout croche.
Bon, pas tout,
évidemment, mais quand même. Nous naviguons dans une instabilité
politico-économique alors que plusieurs pays se font la guerre comme
si c'étaient des sessions de jeu vidéo. À coups de drones et de
frappes aériennes.
Et pourtant, la
floraison du pommier et des lilas se concrétise quand même. En
s'adaptant, bien sûr, à la nouvelle réalité du climat. Mais ils
fleurissent, honorant ainsi les mécanismes de vie qui les
caractérisent.
Je comprends que,
tant que la rigueur du climat ne l'empêchera pas complètement, la
floraison va se faire. Plus timide, parfois, mais elle se fera, même
si le calendrier n'est pas respecté. Les arbres s'adapteront. Au
nom de la vie.
C'est à tout ça
que je pensais en regardant des arbres qui meublent pourtant notre
quotidien.
L'obligation
physique et morale de nous adapter est là, pour nous aussi.
J'ajouterais à
l'obligation morale celle d'admettre que nous avons de puissants
problèmes comme habitants de cette planète. Comme nous, les seuls
êtres vivants, sommes dotés d'une conscience suffisante pour
comprendre les effets de nos actions sur notre environnement, il me
semble que nous avons une obligation de réaction et d'action.
Après tout, il n'y a que l'humain qui détruit son
environnement. Les autres espèces sont inscrites dans un cycle de
vie qui se veut complet. Complet au sens qu'elles ne laissent que
très peu d'empreintes négatives. Et celles qu'elles laissent
sont effacées par d'autres espèces, toujours dans ce fascinant
cycle de vie !
Des fois, ça donne
le goût de s'excuser auprès de... qui, au fait ? C'est que le
reste de la planète ne se pose pas de questions. Les espèces
s'adaptent ou s'effacent. Rien d'émotif.
Au fond, c'est
pour nous-mêmes qu'il faut se reprendre en main.
Se reprendre en main
par rapport à l'environnement, à la guerre, à la violence, au
fait que des millions d'humains ne mangent pas ou ne sont pas
soignés.
C'est pour
nous-mêmes qu'il faut le faire.
Pas pour la planète.
Elle, elle, va s'adapter. Même si ça veut dire que les conditions
finiront par ne plus permettre la vie humaine, la planète, elle, va
s'adapter...
Clin d'œil de
la semaine
Je ne suis pas un
être religieux.
Mais je ressens un
réconfort en rapport à l'arrivée du pape Léon XIV. Son message
de paix est universel.
Et essentiel.