Les paramédics de l'Estrie ont posé un geste fort dans le
cadre des négociations nationales en cours. Réunis en assemblée générale, ils
ont voté à l'unanimité en faveur d'un mandat de grève générale illimitée,
devenant ainsi la première région au Québec à franchir cette étape.
Ce mandat confère au comité de négociation national le
pouvoir de déclencher la grève au moment jugé opportun, selon l'évolution des
discussions avec le gouvernement. Le vote massif en faveur de ce mandat
illustre l'exaspération grandissante parmi les travailleuses et travailleurs du
secteur préhospitalier.
Des revendications
claires
Le cœur des revendications des paramédics repose sur quatre
grands enjeux : la surcharge de travail, la reconnaissance professionnelle, les
conditions salariales et l'amélioration des horaires. Ces problématiques,
présentes depuis plusieurs années, ont été exacerbées par la pression constante
sur le réseau de la santé.
Les représentants syndicaux affirment que ces demandes ne
sont pas excessives, mais plutôt nécessaires pour assurer la pérennité du
service et la qualité des soins offerts à la population.
Une mobilisation
nationale en préparation
Selon Samuel Côté, président du Syndicat des paramédics de
l'Estrie affilié à la CSN, ce vote sans équivoque montre à quel point les
membres sont déterminés à se faire entendre. « Ce vote sans équivoque démontre
la détermination des paramédics de l'Estrie à obtenir des conditions de travail
à la hauteur de leur engagement envers la population. Nous sommes prêts à nous
mobiliser pour nous faire entendre », a-t-il déclaré.
Avant de déclencher une grève, les représentants syndicaux
attendront toutefois les résultats des assemblées régionales ailleurs au
Québec. L'objectif : assurer une mobilisation coordonnée à l'échelle nationale.
Les services
essentiels assurés, mais la pression monte
Bien que les services essentiels seront maintenus, comme
l'exige la loi, la situation envoie un message clair au gouvernement. Les
actions permises durant la grève devront passer par le tribunal des moyens de
pression. La facturation et le fait de ne plus aller reconduire les infirmières
après une intervention sont parmi les actions mises de l'avant. Pour une
première fois, les paramédics pourraient faire une grève de temps, ce qui
obligerait les cadres à effectuer le travail des paramédics. La pression monte
sur les autorités afin de conclure une entente équitable.
Avec cette décision, les paramédics de l'Estrie lancent un
signal fort et deviennent le fer de lance d'un mouvement qui pourrait bientôt
s'étendre à l'ensemble de la province.
Source : Samuel Côté, président - Syndicat des
paramédics de l'Estrie CSN