Les paramédics de l'Estrie passeront officiellement en grève
à compter du 6 juillet 2025. Bien que le mandat ait été adopté à l'unanimité il
y a plusieurs mois, les avis légaux n'ont été transmis que ce jeudi 19 juin
2025. La grève, encadrée et légale, n'interrompra toutefois pas les services
essentiels, qui seront maintenus tout au long du conflit.
Une grève historique et encadrée
Pour la première fois, la région de l'Estrie pourrait
connaître une grève de temps chez ses paramédics, si le Tribunal administratif
du travail (TAT) donne son aval. Ce type de moyen de pression n'avait pu être
exercé lors des dernières mobilisations en raison du manque de cadres qualifiés
pour prendre la relève sur le terrain.
En attendant la décision du TAT concernant la liste
officielle des services essentiels - qui sera définie à partir des propositions
syndicales -, les 250 paramédics de la région observeront aussi une grève de
tâches. Cette forme de mobilisation engendrera divers impacts dans les établissements
de santé. Par exemple, dans d'autres régions du Québec, les grévistes avaient
cessé de transporter les patients à l'intérieur des hôpitaux ou de remplir des
formulaires administratifs destinés au réseau.
Des revendications claires
Au cœur du conflit, les revendications des paramédics
portent sur des enjeux qui touchent directement leur réalité quotidienne :
- Une amélioration salariale à la hauteur de leurs compétences
et de leurs responsabilités ;
- Le respect des horaires de travail afin de réduire la
surcharge en heures supplémentaires ;
- Une bonification du régime de retraite, qui reflète les
exigences physiques et psychologiques de la profession.
Le président du Syndicat des paramédics de l'Estrie - CSN,
Samuel Côté, insiste sur la légitimité de ces demandes :
« Ce n'est pas de gaieté de cœur que les paramédics entrent
en grève. Mais après des mois sans avancée, nous n'avons plus le choix. Nos
revendications sont justes, raisonnables et urgentes. »
Négociations en cours
Des rencontres de négociation sont prévues les 3 et 4
juillet, avec sept autres dates fixées dans le courant du mois. Le climat reste
tendu, mais les syndicats espèrent des avancées concrètes d'ici au
déclenchement du mouvement.
Une mobilisation qui fait réfléchir
Alors que la pénurie de main-d'œuvre touche aussi le secteur
préhospitalier, cette grève soulève des questions sur la valorisation des
métiers d'urgence. La population, bien qu'inquiète, pourrait aussi se montrer
solidaire d'un personnel essentiel qui demande avant tout de meilleures
conditions pour mieux servir.
Source : Samuel Côté, président, SPEC, syndicat des
paramédics Estrie, CSN