Samedi soir, la population sherbrookoise apprenait le décès de Marc Couture, l'homme qui avait été brûlé sur 90 % de son corps à la suite de l'explosion du laboratoire de Neptune Technologies.
Ses proches ont accepté, conformément à sa volonté, de débrancher les appareils qui le maintenaient en vie.
À la suite de ce troisième décès, Michel Chartrand, chef des opérations et Henri Harland, président et chef de la direction de Neptune Technologies & Bioressources, ont réitéré cet après-midi leurs plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes. Ils souhaitaient également lancer le message qu'ils continueront de collaborer avec les autorités de santé publique, le service de police de la Ville de Sherbrooke et avec les services d'incendies et d'urgence afin de comprendre ce qui s'est passé.
Des lacunes en termes de sécurité ?
Les deux dirigeants de Neptune Technologies ne souhaitaient pas se prononcer en ce qui concerne le respect ou non des mesures de sécurité le jour de l'accident. « On ne connaît pas encore la cause de l'explosion, alors on ne peut pas savoir pour le moment si une mesure de sécurité a fait défaut et, si oui, laquelle », expliquait M. Chartrand. « Par contre, on a un souci de transparence et on tiendra les médias au courant dès qu'on aura des informations à partager », soutient M. Harland. Il faut dire que le site où a eu lieu l'explosion vient tout juste d'être sécurisé et que la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) en est au début de son enquête.
La priorité aux victimes et leurs familles
Depuis l'incident, la direction de l'entreprise a mis en œuvre une série de mesures afin de faciliter l'accès à la formation entourant les assurances pour les employés et la famille et elle s'est assurée que l'ensemble des employés pouvait avoir accès rapidement à toute l'aide disponible. « Notre compagnie d'assurance va créer un groupe spécial de travail pour faciliter ces démarches et j'annonce aussi la création par Neptune d'un fonds d'aide aux victimes qui servira aux familles endeuillées et aux employés gravement blessés et toujours hospitalisés. Ce fonds inclura de l'aide psychologique, des ressources humaines et de l'aide financière », soutenait Michel Chartrand. Rappelons aussi qu'un service de soutien psychologique adressé aux employés a également été mis en place avec l'aide de la CSST.
L'entreprise renaîtra
Il ne fait aucun doute pour les dirigeants de Neptune Technologies que leur entreprise rouvrira ses portes à court terme, ce qui pourrait signifier dans quelques mois seulement. Par contre, il est encore trop tôt pour évaluer l'ensemble des dommages matériels. « Les seules pertes dont on s'est préoccupé jusqu'à présent sont les pertes humaines. Le matériel, c'est secondaire », exprimait le fondateur de l'entreprise, Henri Harland, visiblement éprouvé par les questions d'ordre technique des journalistes quant au coût de la reconstruction et la valeur des pertes de l'entreprise.
Pour ce qui est de la mise à pied de ses travailleurs, Michel Chartrand a tenu à les rassurer : «On a mis en place un comité de travail qui établira un plan d'aide aux employés. On a rencontré notre compagnie d'assurance, on a eu des discussions avec les deux paliers de gouvernement et dès que ce plan sera mieux défini, on vous en parlera plus en détail. » La Ville de Sherbrooke souhaiterait aussi contribuer à ce fonds, et ce, en fonction de sa capacité à le faire. « Les modalités et les conditions du fonds d'aide ne sont pas encore connues, mais une fois qu'elles le seront, on verra à ce moment-là comment la Ville de Sherbrooke peut s'inscrire dans ce fonds », explique le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny. « Notre bras économique, Sherbrooke Innopole, va accompagner l'entreprise dans cette dure épreuve, elle qui souhaite se relever le plus tôt possible. Il y a une multitude de questions de financement qui devront trouver réponse et Sherbrooke Innopole l'aidera dans ce processus. Je me suis assuré aussi que les ministères, comme Développement économique et Investissement Québec, soient présents. On a l'assurance que le gouvernement du Québec et la Ville de Sherbrooke vont travailler ensemble afin de faciliter la relance de l'entreprise ».
L'employé de BRP succombe lui aussi à ses blessures
Estrie Plus a également appris la triste nouvelle comme quoi l'employé de BRP qui était dans un état critique à la suite de l'explosion au laboratoire de Valcourt est lui aussi décédé en fin de semaine.