Les comptes de taxes envoyés par la commission
scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) seront 5 % plus élevés pour
l'année 2014-2015, a annoncé mardi soir le conseil des commissaires.
Pour une maison d'environ 200 000 $, le
montant de la taxe augmentera d'environ 27 $ estime Gilles Normand,
président de la CSRS. Les comptes de taxes seront postés à compter du 20 août
2014. Cette hausse de la taxe scolaire est l'une des mesures qui a été adoptée
par le conseil des commissaires pour composer avec les compressions budgétaires
du gouvernement Couillard ainsi que la fin du programme de péréquation. Pour équilibrer le budget 2014-2015, la CSRS
a réalisé des efforts budgétaires de 2,4 millions $, ce qui devait conduire à
un budget équilibré. « Cependant, de nouvelles compressions de plus de 3
millions $ annoncées au mois de juillet dernier imposent à la CSRS d'adopter un
budget déficitaire. »
Des compressions douloureuses
Ce sont des compressions de plus de 150
millions $ que le gouvernement libéral a annoncées en juin aux commissions
scolaires de la province. Une trentaine d'entre elles a réclamé une demande
d'autorisation de déficit auprès du ministère de l'Éducation, incapable d'absorber
les nouvelles compressions.
L'avis du président de la CSRS est sans
équivoque : « le budget aura des effets sur les services offerts aux
élèves. Quand on réduit le budget d'une école, ça vient toucher les petits services,
à gauche et à droite, qui sont complémentaires, mais qui sont nécessaires »,
a-t-il insisté. « On nous demande de faire des compressions
supplémentaires de 1,8 million $ pour le 16 septembre (annonce du plan de
redressement). On cible des enveloppes de services à l'élève comme l'aide aux devoirs »,
s'inquiète-t-il. M. Normand craint que la réussite scolaire de certains élèves
soit perturbée par cette conjoncture économique. Le taux de décrochage,
rappelle-t-il, est « passé de 24,4 à 18,2 % » au cours des
dernières années. « Maintenant, tout le monde va devoir se serrer les
coudes pour qu'on puisse maintenir cette orientation malgré les coupures. »
Des alternatives possibles
Des mesures ont été adoptées pour diminuer les
dépenses de la CSRS : Une hausse du taux de taxe scolaire de 5 %, une
hausse d'environ 70 % des frais de surveillance et d'encadrement des dîneurs,
une diminution des dépenses du personnel de 500 000 $, l'imposition de
nouveaux frais transport scolaire aux écoles primaires à vocation particulière
(Sacré-Cœur et Écollectif) ainsi qu'une indexation de 2 % des coûts de
stationnement.
Pour réduire les coûts, des enveloppes
financières de différents services seront également regroupées en un seul
regroupement monétaire et les compressions s'effectueront à l'intérieur de
cette unique enveloppe qui totalisera environ 6 millions $. Un moyen efficace
d'alléger la bureaucratie soutient M. Normand.
L'ensemble des commissions scolaires de la
province a souhaité améliorer sa propre organisation avant de songer à
fusionner les services ou les commissions scolaires. Or, M. Normand réfléchit
de plus en plus à cette éventualité de fusionner des services pour maintenir
une certaine qualité des services : « il faut sérieusement se poser
la question parce qu'on veut maintenir le taux de décrochage bas et on souhaite
que nos jeunes réussissent. »
Mécontentement d'une citoyenne
Christelle Lefèvre est consultante en
entreprises et mère de deux enfants. Présente à la séance ordinaire qui s'est
tenue le 19 août au centre administratif de la CSRS, Mme Lefèvre s'est dite
choquée par le déroulement de la soirée : « Il y a peu de
commissaires qui lèvent la main pour dire qu'ils appuient ou non une décision.
Je ne trouve pas que [cette formule] donne le bon visage à la population. On
dit que le vote est à l'unanimité, alors qu'il y a plusieurs personnes qui
n'ont pas pris position. J'attendrais d'un élu qui s'exprime puisqu'il
représente la population. »
Outre ce point de vue, Mme Lefèvre soutient qu'il
y a un problème de communication flagrant des commissaires auprès de la
population : « Nous savons que le compte de taxe augmente de 5 %,
mais nous n'avons pas les détails du budget. Nous ne savons pas si les
commissaires font bien leur travail. Je suis venue à la séance parce que je voulais
avoir des détails sur le budget qui était voté aujourd'hui, mais nous n'avons
pas reçu de documents. On ne voit pas s'ils font un effort, mais ils nous
demandent à nous d'en faire. C'est là que ça ne passe pas auprès du public »,
a-t-elle conclu.