Le 13 janvier 2011, Martin Grenier, journalier à l'emploi de Les Entreprises Verte-Estrie, fait une chute mortelle d'un peu plus de trois mètres alors qu'il pose un revêtement de plastique au plafond d'un bâtiment agricole en rénovation. Parmi les causes à l'origine de cet accident figure la gestion déficiente de la protection contre les chutes de hauteur.
La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les employeurs à l'importance d'une saine gestion de la protection des travailleurs contre les chutes de hauteur. Rappelons qu'en 2010, au Québec, 13 travailleurs sont décédés des suites d'une chute de hauteur.
Le travailleur chute de plus de trois mètres
Le jour de l'accident, M. Grenier et ses collègues posent un revêtement de plastique au plafond d'un bâtiment agricole. Les travaux sont effectués au premier étage, qui ressemble à une mezzanine sans garde-corps. Alors que M. Grenier vérifie visuellement l'alignement des panneaux de revêtement de plastique, il recule d'un à deux pas, perd l'équilibre et fait une chute d'un peu plus de trois mètres sur le plancher de béton du rez-de-chaussée. Les secours sont appelés et le travailleur décède dans les heures qui suivent l'accident.
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'identifier deux causes pour expliquer cet accident. D'abord, le travail à proximité du vide expose le travailleur à une chute de hauteur. Ensuite, la gestion de la protection contre les chutes de hauteur est déficiente sur le chantier.
La CSST exige une procédure de travail sécuritaire
L'employeur ayant pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses travailleurs lorsqu'ils travaillent en hauteur, la CSST a autorisé la reprise des travaux.
La CSST considère que Les Entreprises Verte-Estrie, spécialisée dans les travaux de construction, a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui sera délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 15 000 $ à 60 000 $ pour une première offense et de 30 000 $ à 150 000 $ en cas de récidive.
Mesures de prévention
La CSST rappelle aux employeurs leur obligation de protéger les travailleurs lorsqu'ils sont exposés à un danger de chute de trois mètres et plus. La protection peut être effectuée par un garde-corps, un système limiteur de déplacement ou un système de protection contre les chutes.
Le site Web de la CSST livre des informations supplémentaires sur la prévention des chutes de hauteur : www.csst.qc.ca/prevention/theme/chutes_hauteur/bref.htm
Sur les chantiers : tout faire pour qu'il n'arrive rien!
Au Québec, le secteur de la construction demeure l'un des plus touchés par les accidents et les maladies professionelles. Pourtant, ces lésions peuvent être évitées par une gestion permanente de la santé et de la sécurité sur les chantiers. Pour ce faire, l'employeur, le maître d'œuvre et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification et au contrôle des dangers. Bref, il faut tout faire pour qu'il n'arrive rien!
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site Web de la CSST :
www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003864.pdf
Source : Lisianne Côté, CSST - Direction régionale de l'Estrie