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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Ces précieux pas qu'on dit perdus!

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François Fouquet Par François Fouquet
Mardi le 1 août 2023

Les vacances sont là pour plusieurs d'entre nous.

Un précieux temps d'arrêt dans la succession intensive des semaines de travail.

Chacun a sa relation avec les vacances.

On croit souvent que le fait de fuir le plus loin possible demeure la seule option. Bien, non! C'est quand même défendable, cela dit, au sens où le simple fait de quitter la maison et ses repères quotidiens favorise une sorte de décrochage obligatoire.

La notion de vacances est relativement récente et est liée directement à la période intensive d'industrialisation du milieu du 20e siècle, dans notre cas.

Il en a fallu des discussions et des combats pour avoir un temps d'arrêt dans l'année. Et imaginez le travail de persuasion pour qu'un minimum de temps soit même rémunéré!

On ne se souvient plus (ou pas assez!) de ces combats pour l'obtention de conditions de travail décentes. Il fallait, d'abord et avant tout, briser cette notion qui semble aussi loufoque qu'infâme, de nos jours : celle selon laquelle l'employeur rendait service à l'employé en acceptant de lui donner du travail!

La situation est bien meilleure aujourd'hui.

Oui, évidemment, quand on parle du déploiement du concept des normes du travail qui vient, de façon réglementaire, encadrer les éléments basiques qu'un employeur doit respecter, depuis le salaire minimum jusqu'aux préavis de congédiement et, en passant, au nombre de vacances et congés payés. 

Mais...

La nature ayant visiblement horreur du vide, voilà que la notion de performance a dépassé le cadre strict du travail pour gagner l'ensemble des pans de notre vie!

Vrai qu'on ne travaille plus 10 heures par jour sur 6 jours par semaine.

Vrai qu'on a droit à des conditions plus humaines, incluant des congés.

Mais la performance dans notre société de consommation vient nous mettre une pression parfois folle par-derrière. De façon insidieuse. Au nom de « tout ce que ça prend » pour finalement croire en nos chances d'être heureux, on travaille beaucoup. Et il y a la série des « comme ».

Comme l'accès à la propriété devient de plus en plus difficile.

Comme il est devenu nécessaire pour les jeunes familles d'avoir deux salaires pour boucler la boucle.

Comme la boucle elle-même s'étire toujours par l'ajout d'éléments externes, comme le fait d'avoir besoin de deux voitures, d'avoir un minimum d'équipements électroniques et informatiques, etc.

Comme la pression de l'entourage pour prendre part à la grande marche de la consommation quotidienne est très forte.

Comme et comme et comme...

Bien voilà que la performance s'incruste dans notre quotidien.    

Une petite phrase qui ramène à l'ordre!

Je lisais la chronique du Bourlingueur (Jonathan Custeau - La Tribune). Il y parlait de la ville de Lectoure, en France.

Il y glisse une phrase qui m'a interpelé : « Au détour des ruelles, en flottant, yeux fermés, porté par le parfum des jardins des cours intérieures, on atterrit à la Maison des clarinettes, un bâtiment qui passera inaperçu si on s'entête à presser le pas. »

Tout est là, il me semble.

Le fait de prendre le temps. Le temps de marcher. Lentement, mais sûrement. Le nez un peu en l'air pour voir et presque toucher l'environnement. S'en imprégner.

Et pas besoin d'aller loin. Ça se fait ici, en Estrie. Ou plus loin au Québec.

Il s'agit surtout de ne pas survoler les régions comme une liste fournie par Google pour le simple plaisir de cocher la case « fait » à côté de la longue liste qu'on s'est faite.

Il s'agit peut-être aussi de ne pas visiter en mode performance avec l'idée de capturer des images propres à bonifier nos médias sociaux.

Il s'agit de prendre le temps de briser ce foutu rythme qui fait qu'on ne perçoit plus beaucoup l'espace-temps perceptible entre le matin et le soir dans nos vies quotidiennes.

C'est là qu'intervient le dernier bout de phrase : « un bâtiment qui passera inaperçu si on s'entête à presser le pas. »

Encore une fois, tout y est!

C'est la volonté d'être un peu attentif à ce qui démarque un site, une ville qu'on mesure le décrochage du quotidien. Au plaisir qu'on ressent à jaser avec quelqu'un du coin qui prend plaisir à raconter des bouts de son coin de pays. Peu importe que ce soit près ou loin de notre demeure.

Les vacances ont un temps donné.

Il n'y a aucune règle qui oblige à remplir de façon performante l'ensemble des heures avec des « affaires spéciales ».

Après tout, c'est spécial, de nos jours, de pouvoir juste briser le rythme...   

 

Clin d'œil de la semaine

-      Tu as eu de belles vacances?

-      Il n'a pas fait beau...

-      Bon, merci de la précision, mais ça ne répond pas à ma question! 


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