Le gouvernement du Québec a annoncé ce matin une aide financière de 1 278 366 $ dédiée à plusieurs organismes de la région, dans le but de favoriser le mieux-être des personnes ainées et pour lutter contre l'intimidation.
Pour Luc Fortin, ministre responsable de la région de l'Estrie, et pour Nicole Dubuc, directrice du Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS Estrie- CHUS, cette aide financière est précieuse.
«L'Estrie est une région qui vieillit plus rapidement qu'ailleurs au Québec, indique M. Fortin. Même si on est en croissance démographique, le phénomène du vieillissement de la population est en hausse.»
L'Estrie est en haut de la liste au Québec et notre province est la plus vieillissante du Canada, indique Mme Dubuc. «Même que dans le monde, après le Japon, c'est au Québec qu'on retrouve la société la plus vieillissante. C'est un phénomène très québécois, en raison du baby-boom, cependant, nous avons une société de plus en plus en santé. C'est donc motivant de recevoir une aide pour des projets qui favorisent le mieux-être chez les ainés.»
Depuis ses tout débuts, il y a 25 ans, le Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS Estrie-CHUS mise tant sur la science que sur l'environnement et les habitudes de vie.
«La notion de qualité de vie a une grosse influence dans le vieillissement, souligne Mme Dubuc. Oui, le système de santé est important, mais on sait que la communauté dans laquelle on vit est aussi importante pour la santé. Mieux vieillir, c'est un ensemble de ressources et la communauté y est pour une grande partie. Donc, les projets avec des organismes communautaires sont importants.»
Parmi les organismes et programmes qui recevront une aide financière, notons Québec ami des ainés, Sercovie, la Maison des Grands-parents, le Centre d'action bénévole de Sherbrooke, ainsi que la coopérative de solidarité en habitation La grande vie.
Pour Flore Gosselin, une résidente et bénévole de 83 ans de la coopérative La grande vie, ce soutien financier est le bienvenu. «J'ai fait beaucoup de bénévolat dans ma vie, particulièrement avec les personnes âgées et j'en fais encore. Je suis aussi secouriste dans ma résidence. Lorsque je vois un aîné être dans la peine ou dans l'inquiétude, je tente de le soutenir. Et lorsque quelqu'un a un problème de santé, même en pleine nuit, je me lève pour aller l'aider.»
Même si vieillir apporte son lot de contraintes et de limitations, la directrice du Centre de recherche sur le vieillissement insiste pour dire que l'environnement et l'entraide peuvent agrémenter cette étape de la vie.
«Oui, les personnes âgées ont des limitations, mais on peut adapter l'environnement et faire en sorte que la société puisse soutenir le vieillissement par une approche plus positive. On parle souvent des effets catastrophiques du vieillissement, mais il y a aussi beaucoup d'aspects positifs. La richesse de la culture en est un exemple», conclut Mme Dubuc.