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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Canal colère

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François Fouquet Par François Fouquet
Mardi le 6 septembre 2022

Ce qui s'exprime s'imprime.

Généralement, les intervenants psychosociaux affirment l'inverse : ce qu'on n'arrive pas à exprimer s'imprime en nous et peut devenir très nuisible. Ainsi, une colère non exprimée s'imprimera à l'intérieur de la personne et provoquera un enchaînement de comportements néfastes.

On ne naît pas tous égaux. On n'évolue pas de façon égale non plus.

Au moment d'écrire cette chronique, je ne sais pas trop comment m'y prendre. En fait, j'essaie d'exprimer une colère que je ressens envers les abus de langage que j'entends et je lis, surtout sur les médias sociaux, mais je me demande comment faire pour que ce soit efficace et respectueux.

«T'as pas à être respectueux envers quelqu'un qui te lance un char de m...ots violents! »

Je pense le contraire, justement! Mais y arriver, c'est autre chose!

Ma colère envers la violence verbale, écrite (et parfois physique) qui déferle sur toutes sortes de personnes s'est exprimée de façon plus ou moins directe dans mes chroniques depuis des années.  

J'entendais Chantal Machabée, journaliste-femme-pionnière dans le milieu macho du sport, qui admettait que des gens lui écrivaient des lettres (c'étaient avant les médias sociaux et courriels!) pour lui dire qu'elle était pourrie, poche, qu'elle devrait retourner dans sa cuisine, qu'elle volait une job à un gars, qu'elle était là parce qu'elle était « cute et qu'elle cherchait à se « matcher » avec un joueur », bref, ce n'était pas chic. C'était il y a près de 40 ans.

Elle a continué pareil. Mais elle a eu besoin d'une dose de confiance en soi et de passion pour exceptionnelle son métier pour ne pas choisir de faire autre chose.

Qui aurait pu la blâmer de reculer en se disant : « j'ai-tu besoin de ça dans ma vie? »

Donc, elle a continué. Mais la méchanceté gratuite exprimée s'est imprimée en elle et elle peut encore citer les messages haineux.  

Les attaques directes récentes aux politiciens et à d'autres personnalités publiques (dont le hockeyeur Jonathan Drouin), entretiennent cette colère qui ne me quitte pas.

À bien y penser, je sais certainement deux choses par rapport à ma colère: premièrement, gueuler après quelqu'un qui gueule ne donne rien (j'ai essayé...). Deuxièmement (et surtout!), ça n'a rien calmé en moi. Ça n'a surtout pas canalisé ma colère.

C'est là où j'en suis.

Insulter quelqu'un qui insulte, c'est provoquer une escalade automatique. Et automatiquement malsaine.

Liberté. Encore et toujours...

« Ben c'est ça, le smatte, censure toute, pis vient encore plus décrisser notre liberté d'expression! »

La phrase est fictive. La réalité serait probablement bien pire!

Pour moi, aucune notion de liberté ne peut permettre de faire volontairement mal à quelqu'un d'autre. Dit autrement, la liberté d'expression ne peut être invoquée pour permettre d'atteindre à la liberté d'être de l'autre.

Des gens ont été paralysés dans la suite de leur vie par de l'intimidation, des propos toxiques. Des gens ont renoncé à des carrières parce qu'«ils n'avaient pas besoin de cette haine dans leur vie ». Des gens se sont enlevé la vie à la suite de charges verbales et écrites répétées.

Quelqu'un veut tenter de me convaincre que les mots ne peuvent pas blesser? Je l'attends. On va jaser.  

Ce qui ne s'exprime pas s'imprime, c'est vrai. À l'inverse, ce qui s'exprime de façon toxique s'imprime dans la personne visée.

Ce qui doit s'exprimer   

Notre défi social est de favoriser l'expression des frustrations, des refoulements, des colères. C'est essentiel pour éviter les traumatismes à long terme.

Mais c'est aussi d'enseigner et de baliser les manières de s'exprimer. Et de ne pas hésiter à dénoncer, le cas échéant.

Tout est (encore!) dans la manière.

Le spectre  

Je vois les façons de communiquer comme un large spectre.

D'un côté, les partisans de la violence verbale et écrite pour faire mal à l'autre.
À l'autre bout du spectre, les partisans du bannissement de certains mots de la langue française, peu importe le contexte.

Les extrémistes sont toujours toxiques.

La solution est quelque part au milieu du spectre. 

        

Clin d'œil de la semaine

La colère est souvent engendrée par la colère qui engendre une autre colère. Pas mal vicieux, comme cercle!


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