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C’est désolant

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Yves Nantel Par Yves Nantel
Vendredi 8 décembre 2023

Le 30 octobre dernier, le secrétaire général de l'ONU, en visite au Népal, nous avertissait que la fonte des glaciers affecterait plus d'un milliard de personnes, que ceux du Népal avaient perdu plus de tiers de leurs glaces depuis une trentaine d'années et que le phénomène s'accentuait. 

Plus concrètement, il expliquait que les glaciers alimentent en eau douce dix des systèmes pluviaux les plus importants du monde, particulièrement dans le Sud-est asiatique fournissant directement et indirectement à des milliards de personnes de la nourriture, de l'énergie, de l'air pur et des revenus. 

« Je suis ici sur le toit du monde pour crier, arrêtez cette folie ». » Les glaciers reculent; Il faut arrêter cela. Nous nous devons de mettre fin à l'ère des combustibles fossiles », ajoutait-il. 

Et plus près de nous. 

Cette déclaration intervient quelques jours après que le gouvernement canadien eut exempté de la taxe carbone tous les utilisateurs de l'huile à chauffage pour une période de trois ans. 

Cette mesure était assortie d'une augmentation de la subvention accordée aux propriétaires qui transformeraient leur système de chauffage en un système de thermopompe électrique. Elle bénéficierait principalement aux consommateurs des Maritimes. Il faut ajouter que l'huile chauffage est le combustible le plus émetteur de GES sur le marché.

Je n'avais pas terminé ma réflexion sur les conséquences de cette mesure sur les émissions de GES du Canada que la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, la dénonce et menace de ne pas remettre les revenus de la tarification sur le carbone au gouvernement fédéral si celui-ci n'exempte pas les Albertains de cette taxe, suivi aussitôt de Scott Moe, premier ministre de la Saskatchewan. Les citoyens de l'Ouest se chauffent très principalement au gaz naturel. Pour sa part, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilièvre, en profite pour réitérer sa demande d'abolition pure et simple de la taxe carbone au Canada, suivi de Doug Ford de l'Ontario. 

Soulignons ici que la taxe carbone ne s'applique pas au Québec, ni à la Colombie-Britannique, qui ont toutes deux des systèmes distincts de plafonnement des émissions de GES sur leur territoire. De plus, les systèmes de chauffage au Québec sont très principalement alimentés par l'hydroélectricité donc renouvelable. 

Quelques jours plus tard, la majorité des gouvernements provinciaux décrie aussi la mesure et demande que l'exemption s'applique à tous les combustibles fossiles de chauffage dont le gaz naturel. 

Puis, lundi le 6 novembre, le chef du Parti conservateur présente un motion à la Chambre des communes demandant au gouvernement d'étendre cette exemption aux autres formes de chauffage résidentiel. Le Bloc québécois s'allie au Parti libéral alors que, curieusement, le NPD se range du côté des Conservateurs, la motion est rejetée à 186 voies contre 135. 

Quelle courte vue sur le défi colossal qui nous attend. 

Vu sous l'angle de la lutte aux changements climatiques, on constate clairement que cette préoccupation n'est pas la priorité, je dirais même qu'elle est carrément négligée de la part des partis conservateurs des provinces canadiennes de l'Ouest. 

De toute évidence, l'urgence d'agir lancée par le secrétaire général de l'ONU sur la fonte des glaciers n'a aucunement fait partie de la réflexion de ces partis politiques. Pas davantage que l'Arctique canadien se réchauffe plus rapidement que l'ensemble du climat mondial et que nos glaciers commencent aussi à disparaître. 

Quelques jours plus tard, le commissaire fédéral à l'environnement, dans son rapport du début novembre, nous informe que, sans de nouvelles mesures, le Canada ratera sa cible visant à réduire ses émissions de GES de 40 % par rapport au niveau de 2005 d'ici 2030. Le commissaire insiste sur l'efficacité de la taxe sur le carbone et préconise son renforcement au cours des prochaines années. La taxe sur le carbone est considérée au niveau international comme une mesure phare. 

Pierre Poilièvre, s'il était élu, abolirait cette tarification et « mettrait cet l'argent dans nos poches » au lieu de l'affecter à la lutte aux changements climatiques. 

On sera ainsi un peu plus « riches » individuellement pour voir évoluer la fonte des glaciers, pour être témoins des supers feux de forêt, pour subir des tempêtes extrêmes, des inondations désastreuses, pour voir surgir des virus émanant de la fonte du pergélisol. Et que ferons-nous de ces quelques dollars supplémentaires dans nos poches lorsque les sécheresses sévères affecteront les nappes phréatiques et que la montée des océans saliniseront les eaux douces et j'en passe. Et combien nous coûteront les nécessaires adaptations à ces conséquences. 

SVP.  De la collaboration au lieu de la confrontation. 

C'est désolant de constater le caractère strictement partisan des partis conservateurs. On devrait plutôt exiger que nos chefs politiques s'aboutent au plan de lutte pour réduire les GES. Qu'il encourage les bons coups, qu'ils dénoncent les bavures tout en proposant des mesures alternatives de réduction au lieu de saboter ce qui fonctionne bien. 

C'est évident que les plans de lutte au changement climatique doivent être rigoureusement évalués et corrigés au fur et à mesure de leur application. Mais on n'a pas encore mis la main sur un « guide de l'utilisateur » qui nous viendrait d'une civilisation d'une autre planète ayant réussi avec succès une telle opération.

 

Yves Nantel

Novembre 2023



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