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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La grande dérape

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ll suffit d'emprunter la route de Valcourt en hiver pour bien comprendre Joseph-Armand Bombardier dans sa quête de se frayer un chemin à travers le blizzard et les lames de neige. Son ingéniosité remarquable a permis la création de la motoneige, certes, mais elle a surtout enseigné aux Québécois qu'ils pouvaient être ingénieux et qu'ils pouvaient faire de bonnes affaires aussi. Son apport est très fort.

À juste titre, le nom de Bombardier demeure marqué, de son jaune typique, sur nos cœurs et notre imaginaire collectif.
Le « Bombardier » initial est devenu BRP. Bombardier joue maintenant dans les ligues majeures de l'avionnerie et du transport par train. Pendant que BRP continue d'évoluer dans le sentier initial, il semble bien que Bombardier ait perdu ses valeurs et ses repères en route. Née de la conquête d'un sentier de neige, Bombardier est complètement hors-piste, maintenant.

On connaît l'histoire. Le gouvernement du Québec a investi plus d'un milliard de dollars dans l'entreprise pour la sauver. Si ce n'était pas pour la sauver, pourquoi l'aide a-t-elle été faite en mode très grande urgence, alors ? Puis, les commandes du Canada pour les C-Series, un peu arrangées avec le gars des vues. Puis la demande au gouvernement fédéral pour de l'argent frais. Puis, puis, puis...

L'analyste financier en vous me dira peut-être que le modèle économique de Bombardier va marcher, que les commandes vont entrer parce que les C-Series sont extraordinaires et qu'on avait raison d'investir dans ce fleuron québécois. Ça se peut. On verra.

Mon propos n'est pas là. Il est plus profond.

Tout dans le comportement récent de la direction de Bombardier sème le mépris. Les dirigeants naviguent quelque part à côté de la vie, dans un paradis plein de licornes. Un paradis qu'ils n'ont pas les moyens d'entretenir. Il est là, le danger ultime.

La direction de Bombardier (et là, je ne parle pas de BRP, juste pour être sûr...) met en lumière de façon éclatante les éléments qui sont en train de couler le modèle économique actuel.

À trop se rouler dans le caramel, on devient diabétique. C'est ce qui arrive aux dirigeants de Bombardier (et de bien d'autres grandes entreprises). Drapés dans leur admiration pour eux-mêmes, juchés bien haut pour ne plus voir d'où ils viennent, ils se cachent derrière des arguments comme : « il faut payer pour avoir le meilleur talent ». Et le talent de l'un fait qu'une année de son travail vaut 96 ans de salaire d'un cadre d'une moyenne entreprise? * Foutaise! Dans le petit cercle des initiés, tous les arguments sont bons pour augmenter les fortunes personnelles.

À engraisser financièrement les gens de façon éhontée, on affaiblit, du coup, la base des entreprises. C'est quand on croit fermement qu'on peut faire de l'argent avec de l'argent qu'on oublie qu'il y avait une base à tout cela. Que la recette économique se base sur la production et la commercialisation d'un item donné. Que les travailleurs deviennent des consommateurs et font tourner une roue. Que l'entreprise doit vivre des fruits de sa production et de sa commercialisation.

La direction de Bombardier démontre que le caramel a créé un diabète qui, maintenant, gangrène tout, y compris la conscience des dirigeants. Ils se paient des châteaux en or avec de l'argent qui n'est pas le leur. Faut le faire, quand même! Et, une fois coincés, ils déplacent les augmentations de salaire faramineuses de quelques années, le temps que ce foutu peuple oublie.

Si ce n'est pas du mépris à l'état pur...

La bonne nouvelle?

Les gens ont réagi. Pas parce qu'ils sont socialistes ou communistes. Ils ont réagi haut et fort parce qu'ils comprennent que ces abus affaiblissent un système économique sur lequel leur vie est basée.

Ils ont réagi parce qu'il faut toujours réagir à l'abus...

Clin d'œil de la semaine

Ce qui est trop riche tombe sur le coeur rapidement...

*un cadre de moyenne entreprise qui gagnerait 125 000 $ par année mettra 96 ans de travail pour équivaloir à un an de salaire du cadre à 12 millions $. Pourtant, le cadre de moyenne entreprise doit faire appel à beaucoup de talent et de flair pour faire fonctionner son entreprise.

 


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