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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Abolition des arrêts obligatoires?

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 20 juin 2022

La vie est courte. On ne vit qu'une fois.

La tortue fait des gains dans sa course contre le lièvre parce qu'elle n'arrête pas.

Je visualise mes objectifs et j'avance. Toujours.

« Ne quid nimis ». C'est la devise de Sherbrooke, liée à la famille de la personne qui a donné son nom à la ville (sans jamais y mettre les pieds, cela dit). Cela veut dire « Rien de trop ». À l'époque de mon enfance, on nous proposait plutôt la traduction : « n'arrête jamais ».

Tous ces bouts de phrase ont un sens et tendent vers une même direction : la performance, celle qui motive, qui nous amène plus haut, plus loin.

Pourquoi tant d'arrêts obligatoires, alors? 

Puisque la liberté personnelle et la performance semblent les valeurs qui fondent notre économie et, par voie de conséquences, notre société, pourquoi n'enlève-t-on pas toute la signalisation qui commande un arrêt obligatoire à un coin de rue?

Pour plein de raisons, évidemment. Par souci de sécurité; par souci du principe du partage de la voie publique, etc.

Par souci de cohésion dans nos vies quotidiennes.

« Je l'essaie... ou non? »

1980. Je suis à l'extérieur avec mon ami Marc. Il est minuit, peut-être. C'est l'été. Au coin de la rue La Rocque, où il demeure. Je m'apprête à quitter au volant de ma rutilante Civic 1979! Je suis à peut-être 10 mètres du coin de la rue. J'ai un arrêt obligatoire à y faire. Il n'y en a pas dans l'autre sens de l'intersection* et je suis juste assez loin pour ne pas voir si une voiture vient, dans un sens comme dans l'autre. J'interpelle Marc : « Pas game, je clenche sans arrêter, advienne que pourra! » Le risque était quand même calculé, il ne passe à peu près personne depuis une heure!

Pour tout vous dire, je ne l'ai pas fait. Marc comprenait la sensation, mais son gros bon sens allait dans le sens du mien.  Mais la sensation grisante du risque est encore là. La sensation du « pas game ». De la question qui demeure : que serait-il arrivé, si ? Je me retrouvais un peu dans une scène similaire dans le film culte « Crazy ».

Au nom de l'adrénaline

Si j'ai bien intégré le fait qu'on ne bâtit pas un réseau routier sans arrêts obligatoires, je fais le triste constat que c'est à peu près le seul endroit de nos vies où on a maintenu ces obligations.

C'est sûr qu'une collision, ça envoie un message fort et clair. Une image bien plus forte que tous les cas d'anxiété chez les enfants, les épuisements personnels et professionnels, les dépressions nerveuses et quoi encore? Tout ça n'a pas le même impact visuel qu'une collision, mais ça détruit ou hypothèque grandement un nombre exponentiellement grandissant de vies.

C'est généralement un médecin qui impose un arrêt obligatoire.

On devrait connaître nos limites, pourtant, non?

L'affaire, c'est qu'on finit par connaître nos limites quand on flirte avec. Ce qui est souvent trop tard.

L'affaire, aussi, c'est qu'on ne peut prendre la mesure des choses que si on s'arrête un peu. Et notre vie est bâtie pour ne pas s'arrêter! La quête du bonheur, telle qu'on le définit maintenant, passe par la performance.

Je sais, je fais un peu (pas mal, peut-être!) prêchi-prêcha... Mais je ne suis pas complètement con. Je sais bien que je ne changerai rien au rythme de la vie qui est la nôtre.

Je me dis juste qu'on devrait multiplier les arrêts obligatoires dans nos vies. Même quand on pense qu'on n'a pas le temps.

Juste pour prendre le temps de constater les choses.

Et aussi par souci de cohésion dans nos vies quotidiennes. Dans nos vies, tout court.

 

Clin d'œil de la semaine

La vie est courte, on ne vit qu'une seule fois. Un sage disait plutôt : on ne meurt qu'une fois. On vit, toutes les autres fois...  

 

*En retournant au coin de la fameuse rue, j'ai réalisé que, depuis, ils ont ajouté un arrêt dans l'autre sens!


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