La colère qui nous gagne. La rage parfois. Le pognage de
nerfs, minimalement.
Au fond, on cherche un réconfort.
Mais pas un réconfort câlin. Plutôt un réconfort au sens de
« on peut-tu juste rien changer de nos habitudes, vivre nos quotidiens
sans se poser trop de questions, assumer la vitesse de la performance qui prend
déjà pas mal de place, sans se casser la tête avec tout le reste? »
Un réconfort qui se retrouverait quelque part dans un
équilibre qu'on semble avoir perdu.
On s'aperçoit que les choses ne vont pas bien en société et
en environnement. Plusieurs s'accrochent à de fausses nouvelles ou des théories
du complot pour se convaincre (et tenter de convaincre tout le monde) que tout
va bien, au fond, mais qu'on nous fait croire que les choses vont mal.
On renie la science et on croit n'importe qui sur le Web,
pour peu que ça nous procure une sorte de réconfort du moment.
Mais je crois que chacun sait, au fond, que les changements
climatiques lancent des cris d'alarme. Vrai, il y a toujours eu et il y aura
toujours des changements climatiques. Mais fermer les yeux sur l'accélération
menaçante de ces changements relève de l'aveuglement volontaire.
Un aveuglement volontaire qui cache probablement la
recherche de cette sorte de réconfort.
En même temps, je le constate : nous vivons déjà sous
pression, chacun pour soi. Les technologies destinées à nous faire sauver du
temps n'ont fait que mettre une pression sur la mesure du temps : le temps
de réponse qui doit être instantané; le temps des résultats qui doivent être
immédiats; le temps de la performance comme parent, comme ami, comme humain...
Et tout ça se traduit par des attentes envers nous qui
deviennent de plus en plus grandes.
Des attentes qui nous mettent dans un état de déséquilibre.
Nous sommes coincés dans un modèle dans lequel la réflexion sort de l'équation
et est remplacée par : « De toute façon, je n'ai pas le choix. C'est
de même. » La moindre remise en question siphonne le peu d'énergie qui
reste à la fin de la semaine. Alors, on continue.
En espérant des jours meilleurs. Plus calmes. Plus sereins.
D'ici là, on accepte le dangereux déséquilibre.
La recherche de l'équilibre attendra.
Pas surprenant que la protection de l'environnement n'ait
plus la cote.
Pas surprenant non plus que le discours aille plus vers le
développement économique à tout prix. Après tout, on comprend bien que c'est le
marché qui gère nos fonds de retraite, dernier repère d'un réconfort et d'un
équilibre qu'on mérite bien.
Le portrait n'est pas reluisant, je constate aussi.
Mais l'histoire est remplie de défis qu'il aura fallu
surmonter. Ou subir. C'est selon.
Un éléphant se mange une bouchée à la fois.
Si l'intelligence artificielle peut nous aider dans les
défis de grande envergure, je crois sincèrement que c'est notre intelligence
naturelle et émotionnelle qui sera notre plus fidèle alliée, sur une base
individuelle.
Évaluer ce qu'on peut faire pour vivre une sorte d'équilibre
dans notre quotidien.
C'est un bon départ. Mais un grand défi pareil.
L'autre option? Écrire : Ça va bien aller partout et
espérer que tout aille bien!
Clin d'œil de la semaine
Ça va bien aller, est rassurant sur le coup. Mais ça devient
vite inutile s'il ne se passe rien de mieux ensuite...