La chanteuse Priscilla traverse une période effervescente
depuis la sortie de son nouvel album Intelligence Arti-ficelles. Entre l'envoi
d'albums physiques signés, la préparation de spectacles et un parcours créatif
marqué par les contrastes et la sincérité, l'artiste assume pleinement une
démarche profondément humaine et ancrée dans le réel.
Un album qui prend vie, un contact direct avec le public
Depuis le lancement du disque, l'artiste explique vivre des
semaines chargées, mais stimulantes. La promotion, le booking et la préparation
des spectacles occupent toute son énergie. Pour elle, c'est la phase la plus
enthousiasmante : la création est derrière, l'œuvre existe, et il ne reste qu'à
la faire vivre.
Fait rare aujourd'hui, Priscilla gère elle-même la vente de
ses albums physiques. Pas d'intermédiaire : elle signe, emballe et poste chaque
exemplaire depuis une petite pièce de sa maison devenue minicentre de production.
En deux semaines, près de 80 albums sont partis par la poste. Elle en rit,
consciente que l'achat d'un CD est devenu un geste symbolique destiné à
encourager l'artiste plutôt qu'un mode d'écoute principal.
Elle rappelle d'ailleurs l'importance des écoutes sur les
plateformes : « Ces statistiques-là, on en a besoin. Les écoutes sur Spotify ou
Apple Music, c'est notre crédibilité auprès des diffuseurs. »
Un long processus créatif entre vécu, écriture et
imperfections assumées
Priscilla revient aussi sur l'élaboration de l'album : un
processus étalé sur plusieurs années, autant freiné qu'enrichi par les embûches
personnelles et professionnelles. D'abord interprète depuis l'enfance, elle a
eu besoin de temps avant de trouver sa propre plume. Certaines chansons datent
d'il y a six ou sept ans, d'autres ont été composées dans la dernière année,
créant une rencontre entre maturité et fraîcheur.
« Je ne pouvais pas écrire neuf tonnes profondes en un mois.
Ça demandait du vécu », dit-elle. Son album explore la vulnérabilité, les
nuances de l'être humain et les montagnes russes émotionnelles. Sur scène, elle
fait d'ailleurs passer son public du rire aux larmes, volontairement.
La chanson « Comment » mise de l'avant à la radio illustre
cette signature : un texte grinçant sur une musique festive. Elle aime jouer
avec les contrastes, héritage de sa formation en théâtre. Elle rappelle qu'un
sujet lourd peut aussi être porté par une mélodie lumineuse.
Le concept même de l'album Intelligence Arti-ficelles est né
de sa réflexion sur un monde qui cherche à lisser et à uniformiser la réalité.
À l'opposé, elle célèbre la « bêtise humaine », terme que Google lui a servi
comme antonyme d'IA. Pour elle, l'imperfection est source de création. Ses
chansons sont des histoires vraies, nées dans des moments fragiles et
profondément humains.
Une carrière qui s'ouvre à de nouveaux horizons
Les mois à venir s'annoncent chargés. Une compagnie de
booking québécoise a officiellement pris Priscilla sous son aile. Des premières
parties, des festivals et des spectacles seront annoncés sous peu.
L'artiste voit désormais plus loin que l'Estrie : elle se
prépare à présenter son spectacle en Suisse en mars prochain. Son style, plus
proche de la chanson à texte très appréciée en Europe, attire déjà l'attention
de partenaires sur le terrain.
Avec Intelligence Arti-ficelles, Priscilla propose un album
sincère, imparfait, intensément humain. Sa démarche, loin des artifices, met en
avant l'émotion brute, le vécu et la proximité avec son public. Alors que sa
carrière prend un nouvel élan, son projet ouvre une réflexion plus large : dans
un monde obsédé par la perfection, la création la plus vraie naît peut-être là
où l'on accepte enfin d'être profondément humain.