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  JOURNAL LE HAUT-SAINT-FRANÇOIS / Actualité

Yves Gilbert très déçu du projet de loi 86

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Jean-Claude Vézina Par Jean-Claude Vézina
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Mercredi le 23 décembre 2015

D'entrée de jeu, Yves Gilbert, président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC), déplore, avec ses confrères de l'Estrie, que les commissaires seraient éliminés dès que le projet de loi 86 sera entériné par l'Assemblée nationale. Ils sont pourtant imputables de leurs décisions auprès de François Blais, ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dont le parti est majoritairement libéral. « Pourquoi ne pas prendre la loi de l'instruction publique et l'adapter », pose comme question le président nouvellement élu ? Conscient, il sait que les élèves continueront malgré tout à user leur culotte sur les bancs de l'école.

En synthèse, ce projet législatif modifie celui sur l'instruction publique pour changer « l'organisation et la gouvernance des commissions scolaires (CS) en vue de rapprocher l'école des lieux de décision et d'assurer la présence des parents au sein de l'instance. » Le ministre souhaite « remplacer le conseil des commissaires par un conseil scolaire formé de parents, de membres du personnel de la commission scolaire et de gens de la communauté », lit-on dans les notes explicatives du projet. Toutefois, les territoires des commissions scolaires ne sont pas touchés.

Un des problèmes majeurs que souligne M. Gilbert porte sur la reddition de compte de ceux qui prendront la relève. Il craint que « chaque école essaiera de nommer des gens sur le comité de parents dont le personnel formera le grand comité. » Ce dernier sera composé de seize personnes dont cinq parents d'élèves de la commission scolaire, d'un parent d'enfant handicapé ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, de six autres issues de la communauté, élues selon le cas, d'un enseignant choisi par ses pairs et de deux directeurs d'école. En attendant, M. Gilbert indique que le comité provisoire sera formé de 4 parents provenant de conseils de parent, de deux directeurs d'école, du directeur général de la commission scolaire et du directeur adjoint.
D
onnant, pour exemple, le cas hypothétique de ces établissements de petits villages, ce nouveau conseil pourrait être formé de trois personnes d'East Angus, deux de Lac-Mégantic et une autre de Coaticook. « Ces parents-là seront-ils imputables si l'école d'Audet ferme ? », faute d'élèves. « Il va arriver des situations cocasses », déplore-t-il.

« M. Blais a une marotte: les parents ne sont pas écoutés, ils sont plus ou moins au centre des décisions. Pourquoi bouleverser des structures ? C'est un brassage de structure pour rien », ajoute-t-il, déçu de ce projet de loi. Ça n'apporte rien dans le succès des élèves, prétend le président. Au contraire, selon lui, dans les milieux ruraux, il craint un manque d'équité, qui ferait que la répartition des ressources financières serait injustement redistribuée. « On nous fait croire que tout ce qui a été fait avant a été mal géré. Si la loi est adoptée le 1er avril, le 16, on est dehors, c'est un manque de respect, on est chassé cavalièrement », estime-t-il.

Après les fêtes, les présidents des CS vont présenter leur mémoire en commission parlementaire. « Ça crie de tout bord de tout côté, il y a trop de contradiction dans ce projet », prétend-il. Entre autres, M. Blais aurait le contrôle exclusif de la taxation. « Les taxes sont dans les mains du ministre, est-ce qu'on peut lui faire confiance sans lui prêter d'intention ? », lance-t-il sur un ton soupçonneux. Le pire selon lui, malgré ce que prétend le projet, « la population n'aura plus de tribune pour un contrepoids, ce sera pareil en éducation qu'en santé. » Concluant, il répète ce qu'il a avancé à plusieurs reprises: « On n'est pas là pour l'argent, on est là pour les élèves. »

Député Bolduc
Selon Ghislain Bolduc, député de Mégantic, ça va bien dans les discussions. Le projet de loi s'inscrit dans l'intérêt des élèves. Les économies de 20 M$ réalisées en 2016 et 80 M$ les années suivantes, en mettant fin au mandat des commissaires élus, permettraient l'embauche de 600 enseignants et spécialistes supplémentaires. Le gouvernement mise sur la réussite scolaire et la rétention des jeunes. Pour lui, les écoles seront plus autonomes, les projets éducatifs seront plus proches de la réalité et en fonction du besoin des élèves. L'organisme de participation des parents (OPP) et du conseil d'établissement (CET) vont travailler à renforcer le processus décisionnel de la commission scolaire à l'école.

Chaud partisan de l'équilibre budgétaire, M. Bolduc indique que son gouvernement est responsable en gérant efficacement les dépenses. Les structures organisationnelles des CS sont maintenues, le DG et son équipe vont avoir un mandat plus large, elles ne seront pas éliminées. « On veut rendre la loi plus participative, les parents seront plus sollicités, ce sera plus dynamique au sein de l'école, » indique-t-il. Selon lui, en permettant plus de flexibilité, on peut rejoindre plus facilement les enfants. Il souhaite que les établissements mettent les étudiants en stage. « La dimension pratique les ramène dans l'action », qu'il avance. M. Bolduc compte sur les échanges prochains entre le gouvernement et les présidents des CS pour trouver des compromis acceptables. Il prévoit quelque quatre rencontres entre les principaux intervenants avant l'adoption de la loi.


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