L'épisode de verglas que la région a connu à la veille du temps des Fêtes a causé d'importants dégâts : près de 50 000 clients d'Hydro-Québec privés d'électricité, fermeture de rues, de routes, de stations de ski, interruption du transport en commun, etc.
Maintenant que l'électricité est de retour partout ou à peu près, un bilan de la situation environnementale s'impose.
Entre 20 et 30 mm de pluie verglaçante sont tombés en 24 heures en Estrie et en Montérégie selon André Cantin, météorologue à Environnement Canada. « On peut dire que cet épisode de verglas a été plus virulent à Sherbrooke en 2013 que celui en 1998. Par contre, cela n'est pas comparable avec la crise du verglas de 1998 en Montérégie où plus de 100 mm de verglas étaient tombés », mentionne M. Cantin.
Selon Gilles Bégin, chef de la section Arboriculture et horticulture de la division Parcs et espaces verts à la Ville de Sherbrooke, les arrondissements Jacques-Cartier, Brompton et Fleurimont ont été les plus affectés alors qu'à Deauville, Rock Forest et Saint-Élie, les dommages ont été comparativement mineurs.
« La situation n'est pas catastrophique et la plupart des arbres s'en remettront, continue-t-il. Cependant, j'ai eu connaissance de plantations, particulièrement de pins rouges à Compton et à Magog, qui ont été décimées par la tempête. Il y a des espèces qui ont plus souffert que d'autres. Les bouleaux sont ceux qui ont connu le plus de problèmes : sous le poids de la glace, ils ont plié sur les fils électriques et les voies publiques ».
À court terme, il fallait sécuriser les lieux et prévenir la chute des branches. Il y a bien eu quelques dommages à des cabanons de jardin ou des clôtures lors des interventions d'urgence, mais rien de majeur sur des maisons ou des bâtiments. Les employés de la ville ont donc procédé à la taille des branches cassées en tentant d'éviter d'endommager le tronc des arbres.
« Les arbres ont une forte capacité à se renouveler, il faut donner du temps à l'arbre avant d'opérer des interventions plus sévères. Nous allons couper les chicots et les déchirures puis attendre, voir au courant des prochaines années. Dans les parcs de la ville, il y a bien quelques arbres à abattre ici et là, mais il n'y aura pas d'abattage systématique. Le dégel de lundi a permis à de nombreux arbres de se décharger de la glace et de se redresser. Mais les arbres déracinés sont malheureusement perdus », ajoute Gilles Bégin.
Celui-ci évalue à plusieurs centaines de milliers de dollars le coût de ces interventions.
«Les travaux d'élagage vont permettre aux arbres de mieux guérir. Nous allons attendre le dégel et le printemps pour faire d'autres investigations et d'autres interventions», conclut Gilles Bégin.
D'ici là, deux camions de la Ville de Sherbrooke recueillent et chargent les branches mis au chemin pour les entreposer en attendant leur déchiquetage ou leur valorisation.
Du côté de l'Agence de mise en valeur de la forêt privée
en Estrie, sa directrice générale, Lise Beauséjour, indique qu'on étudie la
situation et qu'il est encore trop tôt pour faire un portrait précis de la
situation : « Il y a eu des plantations qui ont été endommagées et même
détruites mais ce n'est pas catastrophique ».
Même chose à la Financière agricole, où Alain Perras, directeur
du centre de services de Sherbrooke, avoue « qu'il est difficile de se
prononcer à ce stade-ci, il y a tellement de facteurs qui peuvent influencer
les récoltes. Nous recueillons actuellement les avis de dommages et nous
produirons une évaluation de la situation prochainement ».