L'Union des consommateurs, dont fait partie l'Association coopérative d'économie familiale de l'Estrie (ACEF Estrie) juge déraisonnable une augmentation de tarif de 400 % en cinq ans pour un service essentiel comme les téléphones publics.
L'organisme demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de tenir des audiences publiques sur la demande de hausse tarifaire déposée à la mi-janvier par les anciens monopoles de la téléphonie, notamment Bell et Télébec. Cette demande ferait passer chaque appel local à un dollar, alors que les tarifs ont déjà été augmentés de 25¢ à 50¢ en 2007.
Bell aimerait que cette nouvelle augmentation soit acceptée à toute vapeur par le CRTC, sans examen approfondi, expliquant simplement que ce service n'est pas assez rentable. Avec cette nouvelle hausse, on pourrait croire que Bell veut en finir plus rapidement avec les téléphones publics, d'autant qu'elle offre aussi à gros prix des téléphones cellulaires.
L'Union des consommateurs indique dans les observations qu'elle vient de déposer devant le CRTC que les compagnies de téléphone n'ont pas ouvert leurs livres de façon satisfaisante pour démontrer la non-rentabilité des téléphones publics au tarif actuel.
De plus, selon l'organisme, la rentabilité à elle seule ne saurait être considérée comme critère déterminant en vertu de la Loi, puisque des considérations sociales d'accessibilité au service téléphonique sont aussi en cause. En effet, les téléphones publics constituent un service essentiel pour bon nombre de Canadiens à faible revenu. Ils sont aussi utiles pour dépanner bon nombre de personnes occasionnellement, puisque le tiers des adultes ne possède pas de téléphone cellulaire.
Source : Sylvie Bonin, coordonnatrice de l'ACEF Estrie