Lors d'un 5 à 7 organisé à la salle
du Tremplin 16-30 mercredi soir, de nombreux participants, intervenants et
partenaires se sont réunis pour souligner la fin des activités du service
Travail d'un jour, qui comptait deux ans d'opération.
En effet, le service, qui a connu
un succès indubitable, sera suspendu dès le 12 septembre pour un temps
indéterminé, en raison de l'incertitude quant au financement de l'année en
cours et des années à venir.
Qu'est-ce que le service Travail
d'un jour?
Travail d'un jour, qui est une initiative de la Table de concertation en itinérance de Sherbrooke, est un
service d'emploi à la journée dédiée aux personnes qui sont en situation de
marginalité, de désaffiliation sociale ou à risque d'itinérance. C'est un
service pour les personnes qui n'ont pas nécessairement la stabilité et les
conditions nécessaires pour maintenir un emploi régulier ou à temps partiel.
Ariane Dion Deslauriers, coordinatrice du service indique que Travail d'un
jour est une alternative, dans une perspective de droit au travail, pour
permettre aux personnes de vivre une expérience de travail positive. Chaque
semaine, 12 personnes sont pigées au hasard pour participer au projet qui offre
un accompagnement personnalisé. Deux intervenants sociaux accompagnent les
personnes. Le transport, le matériel et le repas du midi sont offerts. À la fin
de la journée, les personnes sont payées comptant. Le service est très en
demande, la coordinatrice soutient qu'en moyenne une cinquantaine de personnes
qui participent au tirage.
« La participation de Jean-Pierre lui
apportait ce qu'il n'avait pas senti depuis longtemps : une motivation à
se lever le matin et un but à sa vie, le sentiment d'être utile et d'avoir une
place dans la société », a-t-elle confié. « Pour Sylvie, l'expérience
des chantiers de groupe a été l'occasion de se créer un réseau d'entraide dont
elle avait besoin pour rebâtir son estime personnelle et croire en ses
capacités », a-t-elle ajouté.
Pendant ces deux années
d'opération, le service a permis à plus de 1080 personnes de travailler dans
divers secteurs d'activités notamment en milieux agricoles, de restauration et
industriels. Parmi ces participants, 76 % d'entre eux sont bénéficiaires
de l'aide sociale, 15 % n'ont pas accès à un revenu et 9 % ont une
autre source de revenus.
Coupé pour des raisons
financières
Le service Travail d'un jour
entraîne des coûts auxquels les partenaires financiers actuels ne peuvent
assumer. « C'est vraiment une question d'argent et de conjoncture »,
lance Charles Coulombe, organisateur communautaire du CSSS-IUGS qui a soutenu
l'initiative dès ses balbutiements. « Le service a été financé depuis le
début à partir de subventions qui sont non récurrentes. Parfois ces ressources
ont été renouvelées, mais il n'y a pas de programme spécifique qui peut à long
terme soutenir le projet. Nombreux partenaires financiers ont des budgets de
plus en plus limités », a-t-il expliqué.
Un service qui a fait ses
preuves
Les retombées du projet sont
« notoires » et « reconnues » par la communauté, réitère
Mme Dion Deslauriers et M. Coulombe. « Les impacts positifs sur les
conditions de vie des personnes participantes ont été démontrés dans
l'évaluation de l'implantation du service dans un rapport produit par le Centre
affilié universitaire du CSSS-IUGS », a rappelé la coordinatrice. Charles
Coulombe s'étonne pour sa part « d'apprendre que Travail d'un jour est en
lice, avec neuf autres finalistes, pour remporter le Prix d'excellence
provincial de notre réseau de santé et des services sociaux ».
L'espoir persiste
Dès le mois de septembre, un
comité de travail sera mis sur pied pour veiller à une reprise du service dès
que les conditions financières seront remises en place. Un défi de taille pour
l'équipe qui compte bien relever.