Francis Leblanc n'aurait pas pu imaginer mieux pour débuter l'année 2010. Depuis maintenant un mois, il défend les couleurs de Montréal dans la nouvelle télésérie Montréal-Québec diffusée sur les ondes de TVA.
Même si la décision de joindre l'équipe de la série a chamboulé un peu toute sa vie, il n'en regrette rien.
Malgré un horaire fort chargé, c'est un Sherbrookois de 31 ans souriant et pleinement heureux qui a pris quelques minutes pour rencontrer les journalistes vendredi après-midi.
« C'est malade. Je tripe! C'est une expérience incroyable. Même si nous avions eu un petit aperçu de ce que nous allions vivre pendant le camp, je ne pensais pas que ça allait être gros et aussi suivi. Nous sommes bien traités et je m'amuse », lance l'attaquant.
Il faut dire que dimanche dernier, Francis Leblanc a vécu une des journées les plus mémorables de sa vie. Non seulement il fêtait ses 31 ans, mais il a compté les 2 buts qui ont permis à Montréal de se sauver avec une deuxième victoire dans cette série et il a été également proclamé le joueur du match. Personne n'aurait pu lui offrir un plus beau cadeau.
« Je n'en reviens pas encore. Je vais m'en souvenir toute ma vie. En plus, j'ai serré la main d'Henri Richard! L'équipe a bien joué et nous avons gagné. Ç'aurait pu avoir une autre saveur si on avait perdu. C'était parfait!»
Même si Francis Leblanc s'amuse, il avoue toutefois devoir repousser ses limites. L'expérience demande de fournir beaucoup d'efforts physique et mental.
« C'est très exigeant. Pourtant, j'ai suivi toutes les consignes. J'ai fait mes devoirs avant la série, j'ai suivi toutes les recommandations et le programme suggéré. Je me suis entraîné très fort, mais ça reste difficile physiquement. J'ai mal dans les jambes. Je viens de constater qu'on ne récupère pas aussi vite à 31 ans qu'à 20. »
Un horaire chargé
L'horaire du Sherbrookois est bouqué presque au quart de tour. La semaine commence par le match du dimanche. Un affrontement difficile qui demande d'être là à 100 %.
« C'est comme si chaque dimanche, on s'en allait à la guerre. Il faut tout là, sinon, on risque de perdre beaucoup. Les deux équipes ont un bon calibre de jeu et on ne peut jamais se permettre de ne pas être présent, sinon l'autre équipe prend l'avance. C'est loin d'être une ligue de garage là. En fait, je dirais plus que c'est comme si c'était la finale de la Coupe Stanley de la ligue de garage chaque soir. C'est dur physiquement et mentalement, mais il faut être là! »
Après le match, les entraîneurs rencontrent les joueurs. Ils revoient ensemble le match sur vidéo. On échange. On fait le tour des bons et des mauvais coups. C'est à ce moment-là que les joueurs apprennent qui sera au ballottage pour la semaine et ensuite, on rentre à l'hôtel.
« À ce moment-là, on essaie de relaxer un peu. On reparle du match ensemble, mais on se couche tard... Quand le match est à Québec, on va au lit il est parfois 4 h du matin. »
Le lendemain... pas question de se reposer. Non! Une pratique est prévue en matinée et c'est la routine qui reprend. Pratique sur glace tous les jours, entraînement physique hors glace, rencontre d'équipe et quelques surprises : de la visite, des sorties.
« Heureusement, la chimie d'équipe est parfaite. Cela me surprend un peu. Pas que je n'y croyais pas, mais que ce soit aussi parfait, c'est surprenant. Personne ne se connaissait avant, mais tout le monde s'entend très bien et personne ne se prend pour quelqu'un d'autre. On sait tous ce que nous avons à faire et nous le faisons! De plus, les entraîneurs sont toujours là. Ils sont motivés, disponibles et c'est motivant! Quand on y pense, côtoyer des gars comme Guy Carbonneau, Patrice Brisebois et Serge Boisvert, on a de la chance »
C'est finalement le mercredi en soirée que Francis peut penser à se reposer un peu... Il entre à la maison pour trois jours.
« Je dors. C'est tout. J'en profite pour faire mon lavage, une petite épicerie et pour voir ma famille. Je ne sors presque pas. Je dois être prêt pour recommencer le dimanche. »
De belles rencontres
Parmi les surprises que réservent Les Productions J aux gars et filles de la série, il y les rencontres surprises. Jusqu'à maintenant se sont succédé à l'hôtel qui héberge l'équipe de Montréal, entre autres, les Claude Carrier, dépisteur pour les Devils du New Jersey et Jacques Demers.
« C'est surprenant. La rencontre avec Claude Carrier a été très enrichissante. Il nous a expliqué comment ça fonctionne dans la Ligue nationale de hockey. Comment ça se passe, à quel point il est difficile de percer. Quant à Jacques Demers, c'est tout un personnage! Il a vraiment beaucoup d'expérience et ce fut plaisant et motivant de l'entendre. »
Éviter le ballottage
Est-ce que Francis Leblanc pourra éviter le ballottage d'ici la fin de la série dans six semaines?
« Je ne sais pas... je ne pense pas. Ce sera sûrement mon tour éventuellement. Ce que je peux dire toutefois c'est que je donne toujours le meilleur de moi-même. J'y mets un effort constant et je ne change jamais mon attitude donc je ne peux pas savoir ce qui va arriver, mais je donne mon maximum. Si cependant je devais être mis au ballottage, je vais comprendre et leur montrer de quoi je suis capable! Mais je ne me concentre pas là-dessus »
Montréal Champion
Francis croit aux chances de Montréal de remporter cette série. Il a de la difficulté à dire clairement ce que Montréal a que Québec n'a pas, mais il s'avance...
« La chimie d'équipe sur la patinoire et à l'extérieur. En fait, je ne sais pas comment c'est du côté de Québec parce que je n'y suis pas, mais nous, c'est tellement parfait que je pense que ce serait difficile de faire mieux! »
Il avoue aussi que Julien Walsh fait un travail exceptionnel devant les buts pour Québec.
« J'ose espérer qu'il va finir par se fatiguer un peu. Il ne peut pas toujours performer aussi bien », lance en souriant Leblanc.
Sa prédiction pour ce dimanche : Montréal, assurément!
Et Guy Carbonneau donnera sa première à chance à Vania Goeury devant le filet.
« J'ai confiance en Vania. Elle a beaucoup de caractère et elle voudra montrer de quoi elle est capable. On va également l'aider à remporter la victoire. On n'a rien changé de notre approche, on devrait donc avoir de bonnes chances, même si Québec doit gagner cette partie devant ses partisans. »
(Photos fournies par la production de la télésérie Montréal-Québec.)