Le Service de police de Sherbrooke perd l'un de ses
relationnistes. L'agent René Dubreuil quittera pour la retraite, le 18 mars
prochain, après 30 années de service.
D'abord policier, ensuite relationniste, l'agent Dubreuil a
souvent été au cœur de l'actualité sherbrookoise. Lors d'événements d'intérêt
public, il est le lien entre le SPS et les journalistes.
« Être policier et être policier pour les médias, c'est
deux mondes. Ce n'est vraiment pas la même affaire. On fait des arrestations,
mais quand on parle aux médias, il ne faut pas raconter de menteries. Je n'ai jamais
raconté de menteries aux médias, mais je n'ai pas tout dit et ça ce sont deux
choses différentes », explique l'agent Dubreuil.
Le relationniste convient qu'à Sherbrooke le lien entre le SPS
et les journalistes est bon. « Les journalistes savent que j'ai un travail
à faire et je sais qu'ils ont un travail à faire. J'ai toujours eu une très
bonne collaboration avec tous les journalistes de n'importe quel média. »
Celui qui était en service lors de l'explosion survenue à l'usine
Neptune Technologies en novembre 2012 se souvient à quel point il a pu être
difficile de ne pas confirmer le décès de travailleurs. Durant cette journée,
de nombreuses entrevues avaient été accordés à divers médias à travers le
monde. Sur le terrain, nombreuses sont les fois où l'agent Dubreuil a dû
réfuter les demandes de confirmation.
« Ça a été long avant que l'on puisse donner cette
information parce qu'il fallait aviser toutes les familles concernées. C'est
moi qui a annoncé les décès aux médias. Il était 8h le soir, mais depuis très
tôt, dès le début de l'événement, je savais qu'il y en avait »,
raconte-t-il.
René Dubreuil se rappelle de la première grande intervention
pour laquelle il a agi à titre de relationniste. C'était en 2004, lorsque le
directeur de la Société de la faune et des parcs du Québec en Estrie, Réal
Carbonneau a péri dans les eaux de la rivière Magog. Lors d'un événement
promotionnel organisé par la Ville de Sherbrooke, l'embarcation qui comptait
neuf dignitaires avait chaviré.
« C'était ma première grosse affaire. Ça a été marquant
pour moi », mentionne-t-il en précisant que durant toute cette fin de
semaine, ses explications avaient été diffusées à travers le Québec sur les
chaînes d'information continues.
Comme tous ses collègues, René Dubreuil arbore actuellement
les pantalons de camouflage. Toutefois, pour ses deux dernières journées de
travail, il se promet de porter son uniforme officiel.
