Marc Bisaillon s'est inspiré librement d'un fait divers pour son nouveau film La vérité. Il y a une quinzaine d'années, un soir de fête bien arrosée, deux adolescents tuent accidentellement un homme. Sur le coup, les deux amis décident de garder le silence. Plus le temps passe et plus le secret est lourd. La vérité nous propose le parcours de Gabriel et Yves, interprétés par Pierre-Luc Lafontaine et Émile Mailhiot. Pour les deux comédiens, l'histoire est touchante et relate un drame que pourraient vivre des jeunes de n'importe quel milieu. Pierre-Luc Lafontaine s'est fait connaître dans La galère, avec La vérité, il offre son premier grand rôle au cinéma. «Le film démontre aussi les limites de l'amitié à l'adolescence. Lorsque l'on en vient à ce qui est mal et ce qui est bien, les chemins peuvent se séparer. Les choix moraux prennent une grande place dans le récit et c'est un thème universel. Les personnages ressemblent aux jeunes d'aujourd'hui. Tout est crédible.»
Geneviève Rioux (Le Déclin de l'empire américain, Simone et Chartrand, Casino) tient le rôle de la mère de Gabriel. Policière de métier, elle ne se doute pas du drame. L'actrice, elle-même mère de famille, a été touchée par le traitement proposé à l'écran. «On voit dès le départ qu'il y a une grande complicité entre la mère et son fils. Malgré le drame, le film nous laisse sur une note d'espoir. Ce qui est bouleversant c'est que ces deux jeunes sont élevés de bonne façon, ce ne sont pas des délinquants, des grands consommateurs de drogues et pourtant ils commettent l'irréparable. Cela fait réfléchir et cela brise quelques préjugés. J'ai été impressionné par le jeu des jeunes comédiens. C'est inspirant!»
Avant le grand écran, de la patience
La vérité est le deuxième film d'une tétralogie. En premier lieu, il y a eu La lâcheté, en 2006, qui faisait place au silence d'un témoin d'un crime. La vérité c'est le silence des responsables d'un crime. Prochainement, il y aura L'amour qui mettra en scène le silence d'une victime. Une approche originale, peu exploitée au Québec. Et cette démarche peut compliquer le financement des œuvres.
Marc Bisaillon a travaillé pendant trois ans avant de recevoir le feu vert pour amener son scénario sur grand écran. Dès les premiers jets du récit, les comédiens à l'écran faisaient partie du projet. Geneviève Rioux s'est beaucoup impliquée. «J'ai lu quatre versions du scénario. J'ai vu Marc Bisaillon réécrire son histoire à chacune des étapes du financement. C'est un long processus. Je suis allée à Téléfilm Canada pour donner mon point de vue comme actrice, comme mère et comme citoyenne. Je tenais à leur dire que ce film avait sa raison d'être.»
La vérité vous fera réfléchir et vous touchera. Ce film inspiré de faits véridiques est aussi une fiction qui saura vous divertir.