Ce n'est un secret pour
personne que la LHJMQ veut amener des Américains dans son circuit. Les équipes
sont obligées d'en repêcher chaque séance de sélection et la ligue est très
agressive pour amener les joueurs du sud de la frontière au Québec et dans les
Maritimes en leur promettant visibilité et développement.
Une équipe comme le
Phoenix de Sherbrooke a une certaine facilité à attirer des joueurs des
États-Unis en raison et de la proximité et des institutions d'enseignement
anglophones. Nous en avons eu un bon exemple avec cette saison, malgré une
formation perdante, l'équipe a réussi à en attirer trois.
Mais ce n'est pas partout
pareil, c'est beaucoup moins facile pour Val-D'or de convaincre des Américains et
c'est le cas pour beaucoup de formations dans le circuit. L'âme de la LHJMQ
réside dans ses petits marchés, il faudrait peut-être que ce ne soit pas eux
qui aient le plus de difficulté à profiter de cette nouvelle vague de joueurs.
Mais bon, le problème ne
serait pas si terrible s'il s'arrêtait là. La ligue ne compte que 22 Américains
après tout, à peine plus d'un par équipe et le phénomène de joueurs qui
choisissent leur équipe existe déjà depuis belle lurette dans le circuit (autre
sujet à débat en passant).
Mais c'est moins rose
lorsqu'on regarde l'alignement des Wildcats de Moncton qui comporte cinq joueurs
américains. Et si on rajoute deux joueurs provenant de la Russie et trois
autres provenant du reste du Canada, on se retrouve avec 10 joueurs qui ne sont
pas nés sur le territoire de la LHJMQ...
Je suis bien d'accord que quelques joueurs d'ailleurs en Amérique du Nord viennent évoluer dans la
LHJMQ pour relever le calibre et permettre à nos joueurs de se développer dans
le meilleur circuit junior au monde. Il faut cependant mettre une limite quelque
part.
Deux euros par club c'est
parfait ! Ça relève de beaucoup le calibre sans toutefois priver beaucoup de
joueurs d'un poste dans la LHJMQ. Il faudrait maintenant penser à réguler les
joueurs qui proviennent de l'extérieur du territoire desservi par la LHJMQ. Je
ne dis pas de leur interdire l'accès, mais seulement limiter leur nombre avant
de se lever un matin et se rendre compte que le développement des joueurs de la
belle province a régressé.
L'objectif d'une ligue
junior reste d'abord et avant tout le développement des joueurs sur son
territoire, la visibilité, le calibre et le spectacle viennent ensuite selon
moi.
Crédit photo :
Vincent Lévesque-Rousseau - Phoenix de Sherbrooke