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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La grande lutinerie et autres cadeaux épars…

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François Fouquet Par François Fouquet
Mardi le 27 décembre 2022

C'est la belle nuit de Noël, la neige a finalement étendu son manteau blanc sur Sherbrooke. Il était moins une! Pas un gros manteau, cela dit. « Un manteau de drap! », dirait ma mère.

Dans le ciel, après avoir obtenu l'autorisation de circuler dans l'espace aérien canadien directement de la bouche du ministre des Transports, le Père Noël est fébrile. Il faut croire que l'habitude des multitudes de décennies n'y fait rien : sa passion est intacte!

Il compte sur ses lutins et ses rennes pour faire sa tournée.

Pourtant, la fébrilité qui l'anime ne semble pas irradier son environnement immédiat. Il n'entend pas le tintement habituel. Quelque chose cloche.

Les lutins et les rennes sont occupés à tirer à la courte paille pour nommer un « volontaire » qui ira parler au Père Noël.

« Père Noël, les lutins et les rennes réclament le travail à domicile cette année! Pourquoi se les gèleraient-ils pour une distribution que personne ne constatera de visu? Après tout, nous ne sommes pas naïfs! On sait très que votre histoire de baiser sous le gui n'a jamais eu lieu! Une histoire que vous vous êtes inventée pour vous faire croire que vous pognez encore! Que vous en fassiez une chanson était même un peu pathétique, quand on y pense!»   

« Ho! Ho! Ho....tabouère.... », réplique le Père Noël qui avait cru, pendant quelques secondes, à une bonne blague.

Assis au bord de son traîneau, il convoque tout son monde et tente une ultime tentative de sauver sa précieuse distribution.

« Bon. Je comprends que vous souhaitiez être de votre temps avec votre histoire de télétravail. Je sais aussi que tout se passe sans qu'on soit vus. Mais si on ne cultive pas l'imaginaire des enfants tôt, il leur restera quoi? Des bulletins de nouvelles poches? Méchant cadeau à leur faire! Vous êtes des semeurs de poésie! Et la poésie, c'est la mise en images de la beauté qui nous entoure. Vous souhaitez vraiment ne plus faire de semences à partir de maintenant? Sachez que faire des semences virtuelles dans un potager ne donne pas de fruits réels! »

Pris dans ses derniers retranchements, le Père Noël a vraiment sorti l'artillerie lourde de ses arguments! Il poursuit : « Si vous existez, c'est grâce à l'imaginaire. Si vous vous abandonnez la distribution, vous vous condamnez à une mort dont la cause sera l'oubli. »

Et en dernier recours, il ajoute : « Pis, à part ça, le froid, c'est une affaire réelle. Pas imaginaire. Lâchez-moi avec cet argument complètement vide de sens! »

C'est ainsi que la joyeuse troupe est retombée sur ses pattes et s'est attaquée à son impressionnant trajet juste à temps pour qu'au moins, dans un monde dont la réalité quotidienne cultive son lot de gestes sombres, il reste un peu de lumière dans les yeux et le cœur des enfants...       

 

Et autres cadeaux épars...

« Tu sais, papa, moi, ce qui me rend vraiment heureux, c'est vraiment le simple fait de déballer un cadeau! », affirme un enfant quelques jours avant Noël.

Fiston s'est aperçu qu'il manquait peut-être un chapitre à son plaisir quand il s'est aperçu que la boîte joliment emballée était vide... Au moins, papa aura été attentif aux besoins exprimés par son fils!

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« Il faut être sage toute l'année pour avoir la visite du Père Noël! »

On l'entend partout, même dans plusieurs chansons de Noël!

« Comment il sait ça, lui, le Père Noël, si j'ai été sage? », s'inquiète un enfant.

« Je ne sais pas trop », répond la maman. « Mais si j'étais toi, je ne prendrais pas de chances! »

Voici l'explication cartésienne que vous attendiez toutes et tous : au gré d'une rencontre impromptue au ciel, Dieu s'est adressé ainsi au Père Noël : « L'important, ce n'est pas que les gens sachent comment tu peux être partout en même temps. L'important, c'est que les gens te croient! En vérité, je te le dis, si tu n'es pas cru, sache que tu es cuit! »

Voilà, tout est dit!

Mais revenons à la maman qui recommandait à ses enfants "de ne pas prendre de chances". Voilà que tout avait dérapé dans les mois précédents Noël au niveau de la discipline dans la maisonnée. La maman a rapidement emballé des cadeaux vides adressés à chacun de ses enfants. En désespoir de cause, quand un d'eux était trop malcommode, elle prenait un des cadeaux qu'elle lançait dans les flammes du foyer!

Certains diront que c'est méchant.

D'autres plaideront la légitime défense!

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Je vous souhaite un temps des Fêtes heureux. Que la poésie reste intacte en vous tout au cours de l'année. C'est une arme essentielle contre la bêtise humaine!

 

Clin d'œil de la semaine

« Allez, Clémentine, dépêche-toi, on va arriver en retard à la messe de Noël! »

« Julien, mon ami imaginaire, est presque prêt! Attends une minute! »

« Laisse ton ami imaginaire ici, pis viens-t'en! », tranche la maman.

« C'est quoi, là, je peux pas apporter mon ami imaginaire alors qu'on va visiter le tien? »

Ah...les enfants! 


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